
Les sans-emploi sont un souci majeur pour la Wallonie. Dans le cadre d’un Plan de relance et avec le soutien du Fonds Social Européen, un projet pilote a vu le jour il y a plusieurs mois. Il consiste à créer des jobs pour des chômeurs longue durée selon leurs compétences.
Alexandre Borsus, chargé de projet pour le Sud-Luxembourg, explique pourquoi certaines communes de la Province de Luxembourg ont été retenues. “Elles devaient remplir certains critères pour postuler dont celui d’abriter 15.000 personnes au maximum. Dix-sept zones ont été choisies en Wallonie dont trois dans notre Province: Durbuy dans le nord, Bertrix dans le centre et Virton, Meix-devant-Virton et Rouvroy dans le sud.”

Ce projet s’inspire de ce qui se fait en France depuis plus de dix ans. Il concerne les personnes qui sont sans emploi depuis plus de deux ans. “C’est une démarche volontaire. On n’oblige pas mais on échange avec des personnes. On examine leurs compétences et on parle de leurs aspirations. Je vais prendre l’exemple de cette maman monoparentale de trois enfants qui galère pour nouer les deux bouts. On va valoriser ses compétences en se disant qu’elle a une capacité d’organisation certaine et une résistance au stress.”
Alexandre Borsus est directeur de la Locomobile, un service de taxi social. Il détaille les premiers mois du projet dans le sud de la Province. “Nous avons répondu à l’appel à projets. On a créé un service de brico-dépannage à domicile qui s’adresse principalement aux personnes âgées de plus de 65 ans ou à celles en situation de handicap. Nous leur apportons une aide à travers quelques menus travaux. Il ne s’agit pas de se lancer dans un chantier mais de réparer une porte, changer une chasse d’eau ou entretenir des espaces verts. Bref, pas mal de services qui n’intéressent pas les entreprises car ils sont de taille trop petite.”
Les chômeurs doivent être domiciliés dans la commune depuis au moins six mois pour faire partie des potentiels personnes retenues. Outre une sécurité de l’emploi qu’ils trouvent à travers un CDI, ils se socialisent au contact d’autres personnes.

Ces projets seront évalués à la fin de l’année 2026 afin de voir quelle suite donner à cette initiative. “On peut dire que les premiers mois sont probants puisque ce service a déjà remis au travail quatre personnes en situation de chômage longue durée dans notre Province. mais ce lancement s’est opéré sous l’ancien gouvernement wallon. Des élections ont eu lieu entre-temps. Il faudra voir comment la nouvelle gouvernance s’identifie à ce projet au cœur d’une situation financière compliquée. Les administrations sont force de propositions mais le mot de la fin reviendra aux politiques”, poursuit Alexandre Borsus qui rappelle pour finir le rôle de l’Europe. “Elle joue un rôle non-négligeable et veut s’attaquer de manière générale à la pauvreté que génère le chômage. Les frustrations et les difficultés qui résultent de ce genre de situations la préoccupent au plus haut point.”
On comprendrait mal comment de ne pas donner de suite positive à cette initiative.