Le collectif de pâtissiers du Luxembourg et des frontières s'est réuni pour la dernière fois de l'année... dans un garage à Hollerich. Le but, décliner leurs créations en fonction des origines des bolides. Et se rapprocher, aussi, d'un statut leur permettant de mettre un pied dans des événements privés.

Faire le lien entre pâtisseries et belles voitures, c'est le drôle de challenge que se sont fixés les Sucrés du Lux lors de leur troisième et dernière sortie de l'année, lundi, au garage Motor's Concept de Luxembourg Hollerich. Au milieu des Ferrari, Porsche, Ford ou Alpine, le collectif de pâtissiers et pâtissières du Grand-Duché et de la Grande-Région n'avait pas moultes options pour créer des douceurs inspirées de ces voitures de luxe: ils ont misé sur les origines des marques.

"L'idée, c'est toujours de sortir des sentiers battus" lance d'emblée Paul Bungert, le président et pâtissier du restaurant doublement étoilé Ma Langue Sourit, à Moutfort. Au début d'année, ses troupes avaient d'ailleurs investi la librairie Ernster à la Cloche d'Or, avant de retrouver un cadre plus classique à l'Hostellerie du Grünewald. Le point commun entre gastronomie et bolide de luxe? "La précision dans la conception" estime celui qui avoue être "un mordu de bagnoles."

Florian Chauvière, pâtissier du Skybar et élu fraîchement pâtissier de l'année par le guide Gault&Millau, a marqué des points avec sa pizza à la pâte briochée et à la figue, clin d'oeil à la Scuderia Ferrari. Fidèle du collectif, Jonathan Szymkoviak, des restaurants Kaempff Kohler, a aussi porté haut les couleurs de l'Italie avec son ravioli au biscuit et au crémeux basilic, mousse de ricotta et compotées de citron... même si les regards se sont autant portés sur la Lamborghini Huracan STO bleu métallisé exposée à ses côtés.

Devenir une association pour investir des événements privés

En s'émancipant des lieux de restauration classiques pour exposer les créations de "ses" pâtissiers - et au passage, partager la lumière avec le lieu qui les accueille - Paul Bungert confirme aussi vouloir faire de son cercle une véritable association dans un futur proche. Ceci afin de "continuer d'aller dans des endroits différents" mais en poussant le curseur un peu plus loin.

"On a eu des demandes de grandes entreprises pour que l'on vienne faire un banquet, mais je suis obligé de refuser car, pour le moment, ce sont les restaurants des pâtissiers qui fournissent nos matières premières. D'autres endroits nous demandent un forfait de location." En d'autres termes, si le collectif veut être employé pour des événements privés, il faut qu'il devienne une véritable association à même de pouvoir facturer ses prestations.

En attendant, le collectif grandit un peu plus lors de chaque édition. Cette fois, ce sont Lucie Balthasar de La Distillerie et Margaux Escafignoux du SixSeven qui sont entrées dans la course. Elles ont défendu les couleurs françaises des bolides Alpine avec pour la première un Mont-blanc rehaussé d'une note de sapin et pour la deuxième une "feuille d'automne", pâtisserie emblématique de Gaston Lenôtre.