
Bettembourg, Dudelange, Esch-sur-Alzette, Roeser, Schifflange, Walferdange pou encore Wiltz... 27 communes se sont liguées en ce mois d’août contre l’énergie nucléaire et le prolongement de la durée de vie des deux centrales nucléaires les plus proches du Luxembourg, à savoir celle de Cattenom en Moselle et de Tihange en Belgique.
Alors que l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR) a autorisé les prescriptions génériques pour la poursuite de l’exploitation de la centrale nucléaire de Cattenom au-delà de 2026 - soit dix ans après la date initialement prévue - l’ancienne plateforme des communes contre
l’énergie nucléaire qui avait été initié en 2011 par Henri Kox, alors bourgmestre de Remich, a été réactivée à l’initiative du bourgmestre de Roeser, Tom Jungen, commune qui se situe à quelques kilomètres à peine de la centrale de Cattenom.
“Cette initiative est motivée non seulement par la prolongation prévue de la durée de vie de Cattenom, mais aussi par la décision du gouvernement fédéral belge de revenir sur sa sortie du nucléaire et, entre autres, de prolonger la durée de vie de Tihange et de construire de nouveaux réacteurs”, justifie Tom Jungen.
Un “groupe de coordination provisoire” a également été mis en place par l’alliance renouvelée et toutes se sont accordés pour adopter “une position claire : un rejet explicite de l’énergie nucléaire et un engagement sans équivoque en faveur des énergies renouvelables afin d’atteindre rapidement les objectifs de la transition énergétique”. L’Alliance des communes a sollicité une entrevue avec le ministre chargé de l’Energie, Lex Delles et veut connaître précisément la position du gouvernement sur le nucléaire et “connaître les mesures qu’il envisage de prendre concernant la prolongation de la durée de vie des centrales”.
Même si Jérôme Le Saint, le directeur de la centrale nucléaire de Cattenom a récemment affirmé que la centrale mosellane n’avait jamais été aussi sûre, l’alliance des communes luxembourgeoises “estime au contraire que l’énergie nucléaire n’est pas une technologie d’avenir. La sortie du nucléaire décidée dans de nombreux pays après Fukushima doit être maintenue. Aucune nouvelle centrale ne doit être construite. L’énergie nucléaire est dangereuse, extrêmement coûteuse et, si l’on tient compte du risque d’accidents graves dans le bilan écologique, elle n’est pas non plus durable”.
Pour Cattenom, estiment les communes opposées au nucléaire, “la situation est aggravée par le fait qu’à ce jour, on ne dispose toujours pas d’une réponse définitive quant aux causes des fissures apparues il y a quelques années, qui ont été provoquées par une corrosion sous contrainte, ni quant à la manière dont on souhaite les réparer ou empêcher leur propagation”.
La prolongation de la durée de vie de Cattenom n’est pas encore définitivement décidée, et l’Alliance assure qu’elle mettra “tout en œuvre, avec les citoyens et la société civile, pour que l’énergie nucléaire n’ait pas d’avenir dans notre région”.
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