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Steve Martellini, secrétaire général de l'Horesca, est venu évoquer la situation dans le secteur ce lundi matin au micro de RTL. Si des restaurants et des hôtels continuent d'ouvrir au Luxembourg, la situation est "préoccupante" pour les cafés.
Steve Martellini explique que la situation est très variable en fonction des branches. En ce qui concerne les restaurants, le Grand-Duché compte "36 entreprises de plus qu'en 2019" pour un total de 1.267. Pendant la même période, "deux hôtels supplémentaires" ont ouvert leurs portes pour un total de 196. Et là, l'évolution est très positive, avec 1,983 million de nuitées, ce qui correspond à une progression de 7% par rapport à 2019.
Il reste 470 cafés dans tout le Luxembourg
"La situation des cafés est plus préoccupante avec la disparition de 39 établissements". Le Grand-Duché ne compte "plus que 470 cafés". "Surtout en milieu rural, dans le Nord du pays, mais aussi à la Moselle, les cafés disparaissent de plus en plus vite". Dans la capitale, ils se maintiennent encore relativement. "La cause" de ces disparitions "est à chercher dans les marges", qui se sont "fortement réduites".
Steve Martellini donne "l'exemple du prix de la bière. Si une bière est vendue 3,80 euros au café, il reste exactement 11 centimes au cafetier. Ainsi, pour payer un salaire minimum non qualifié seulement avec de la bière, il faudrait vendre 24.580 bières par mois, soit 945 par jour". Rien que cela, c'est déjà "totalement irréaliste", estime l'invité.

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"Outre les matières premières dont le prix ne cesse d'augmenter, les frais de personnel, les loyers et les coûts de l'énergie ont aussi progressé". "Depuis l'an dernier, les établissements doivent contribuer aux coûts du réseau en ce qui concerne l'électricité". Là ce sont surtout les pics de consommation qui sont pris en considération. Et le secteur horeca est particulièrement concerné avec "des heures d'ouverture concentrées sur les périodes 12 à 14h et 18 à 20h, qui tombent justement pendant ces pics". "Cela a une fois de plus été un coup de pouce pour nos entreprises", souligne le secrétaire général de l'Horesca.
Une nouvelle formation rapide en préparation
La pénurie de personnel touche également le secteur horeca. C'est l'objet de discussions depuis des années, mais aucune initiative concrète n'a encore vu le jour. C'est pourquoi la fédération Horesca est actuellement en train de chercher avec l'Ecole hôtelière une solution au problème. En effet, "le secteur compte souvent de nombreux salariés non qualifiés", qui ont besoin d'une petite formation. "En collaboration avec l'Ecole hôtelière, l'Horesca tente de mettre en place une formation d'une semaine ou d'une semaine et demie, qui fournirait une base pour préparer à l'entrée dans l'entreprise". "Ce serait une valeur ajoutée pour l'entreprise, mais aussi pour le salarié".
Améliorer le statut de l'indépendant
Il est important que le grand public et les responsables politiques soient conscients du problème. Une heure d'actualité a été consacrée au sujet le mois dernier à la Chambre. Il est aussi essentiel de discuter du statut d'indépendant. La fédération demande depuis longtemps de rapprocher le statut de travailleur indépendant de celui de salarié normal. Il reste trop d'incohérences sur ce point, critique Steve Martellini. "Si on dit: 'Osez, devenez indépendant', on doit finalement aussi gagner quelque-chose. Ce sont les prémices." Cependant, les démarches administratives sont encore trop importantes à l’heure actuelle, ce qui rend difficile de se maintenir à flot.
La fédération Horesca ne s'est pas immiscée dans les récentes discussions sur le travail dominical et la libéralisation des horaires d'ouverture, car le secteur dispose déjà d'une réglementation propre fixée par la loi. En ce qui concerne les retraites, l'Horesca est représentée par l'UEL, l'Union des entreprises luxembourgeoises.
Une nouvelle convention pour promouvoir les produits locaux
Il y a toutefois aussi des nouvelles positives dans le secteur horeca. La fédération a récemment signé une convention avec la Chambre de l'Agriculture, afin d'utiliser davantage de produits locaux et régionaux ainsi que pour promouvoir les producteurs locaux auprès des restaurateurs. En effet, il arrive souvent que les restaurateurs ne connaissent absolument pas les producteurs locaux.