
Une cinquantaine de supporters s'étaient rendus jeudi après-midi à la Cour de Justice pour écouter le verdict à l'encontre du docteur Benoît Ochs.
Le généraliste a finalement été condamné par le Collège médical à six mois d'interdiction avec sursis, il pourra donc continuer d'exercer sa profession.
En mars 2023, le Conseil supérieur de discipline avait demandé une interdiction d'exercer de deux ans à l'encontre du généraliste. Le médecin, qui s'est fait un nom pendant la pandémie en tant que porte-parole du mouvement anti-vaccin et anti-mesures Covid, était accusé par le Collège médical, entre autres, d'avoir violé le Code de déontologie, de ne pas avoir porté de masque pendant la prise en charge de patients et d'avoir délivré de faux certificats.
La nervosité était grande sur le Plateau-Saint-Esprit parmi les soutiens du généraliste. Aucune autre salle n'étant libre, le verdict devait être rendu au tribunal de la jeunesse, a expliqué un porte-parole de l'Administration judiciaire. Tous les curieux n'ont pas réussi à accéder à la petite salle, où le public était limité à 30 personnes. “Ils le font exprès”, a glissé une dame, tandis qu'une autre constatait lors du contrôle de sécurité: “Regarde, nous sommes tous en rang, comme ceux qui allaient se faire vacciner”.
"Je ne veux plus vous revoir ici"
Le verdict a été vite rendu. Cela n'a pas pris plus de 10 minutes. Six mois avec sursis. "Il ne vous arrivera rien dans votre carrière professionnelle", a expliqué la présidente du Conseil supérieur de discipline du Collège médical. Elle a ajouté: "Je ne veux plus vous revoir ici”.
De nombreuses charges n'ont pas été retenues contre Benoît Ochs. Par exemple la délivrance de certificats de complaisance ou le non-port du masque lorsqu'il traitait ses patients. Tout cela n'a pas pu être prouvé. Le généraliste était aussi accusé d'avoir prescrit un médicament non homologué pour le traitement du Covid. La présidente a déclaré sur ce point qu'il avait été recommandé de ne pas le prescrire contre le Covid, mais qu'il n'y avait pas eu d'interdiction. En outre, aucun des milliers de patients auxquels il a été prescrit, ne s'était plaint d'effets secondaires.
Une communication problématique
Un autre reproche portait sur sa communication publique. Il donnait un avis, qui était différent de celui des autres, mais là, il n'y a rien à lui reprocher. La présidente a juste cité un cas, où il avait donné une interview à RTL en sortant du Conseil supérieur de discipline. Il avait alors comparé les médecins qui vaccinent les enfants contre le Covid-19 aux médecins du procès de Nuremberg. "Cela va trop loin. Il doit faire attention à ce qu'il dit, surtout parce que beaucoup de gens l'écoutent", a souligné la présidente du Conseil supérieur de discipline.
“Il a fait une erreur la dernière fois lorsqu'il est sorti de l'audience et qu'il a donné son opinion à chaud. Aujourd'hui, il est plus calme”, a commenté l'avocat du généraliste, Christian Bock. “Je me sens blanchi”, a déclaré un Benoît Ochs soulagé. Et ce, parce que des 13 articles, rien n'avait été retenu contre lui. Seule sa communication publique a été critiquée. A ce sujet, le généraliste croit que ses mots n'ont pas été compris. Mais il ne reviendra plus là-dessus. Il a affirmé avoir respecté le Code de déontologie "depuis le début de la pandémie".
“Nous sommes très satisfaits du verdict et nous espérons que le Collège médical ne fera pas appel”, a conclu l'avocat du docteur Benoît Ochs.
Pas une première devant le Conseil supérieur de discipline
En 2022, le Collège médical avait déjà infligé à Benoît Ochs une interdiction d'exercer d'un an, pour avoir violé le Code de déontologie. Il avait alors été contraint d'arrêter la médecine pendant un an. Il s'agissait là d'une toute autre accusation, selon son avocat.
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