L'idée de faire appel à une "milice de citoyens" dans le quartier problématique autour de la gare ne fait pas seulement peur à l'opposition mais aussi à la bourgmestre de Luxembourg-ville.

Cette proposition, née dans le groupe WhatsApp "Quartier Gare, sécurité et propreté" qui regroupe de nombreux riverains apeurés et fatigués, a été à nouveau discutée lors du conseil communal ce lundi après-midi.

Alors que la bourgmestre se dit ouverte à la discussion sur ce problème, elle insiste sur le fait qu'une "milice", comme annoncée par plusieurs habitants du quartier, n'est absolument pas envisageable, c'est "évident". "Ce qui est aussi évident, c'est que les citoyens qui vivent cette situation depuis des années n'en peuvent plus. Et contrairement à vous, nous prenons ce problème très au sérieux, nous", a lancé Lydie Polfer à l'opposition.

La conseillère communale Christa Brömmel (déi Gréng) n'a pas apprécié cette critique: "si je pose cette question, c'est d'abord parce que cet appel à constituer une milice me fait vraiment, vraiment, vraiment peur. Et ensuite, c'est parce que le problème nous intéresse vraiment, et pas seulement pour vous embêter. Personne n'a dit que le problème serait facilement résolu, il est donc d'autant plus important d'en parler".

Lydie Polfer a rappelé avoir envoyé une lettre au Premier ministre qui a confirmé avoir convoqué un groupe de travail sur ce sujet. Cette structure sera constituée de membres de la ville de Luxembourg, des ministres de la Police, de la Justice, de la Santé et de la Famille. Ils se réuniront afin de débattre de la situation autour de la gare centrale et de la criminalité liée au trafic de stupéfiants en essayant de trouver des solutions durables.

"Revitaliser" la capitale

Le conseil communal a bien fait comprendre son intention d'attirer des commerces plus jeunes et plus diversifiés dans la capitale.

Pour Gabriel Boisante (LSAP), il faut que la ville de Luxembourg achète plus de locaux afin de les mettre à disposition de commerçants, "afin d'attirer des jeunes qui veulent se lancer sans devoir se ruiner en payant des loyers exorbitants. On pourrait par exemple compenser un loyer réduit par un montant du chiffre d'affaires reversé à la commune. Si le business fonctionne bien, c'est aussi une réussite pour la ville qui, grâce à ce modèle, pourrait réinvestir cet argent dans d'autres projets".

Pour l'échevin Maurice Bauer (CSV), "c'est un modèle qui peut être envisagé, mais il faut le différencier des boutiques pop-up, des commerces que la ville loue et propose à des loyers très bas. Il faut aussi faire attention à une possible critique de concurrence déloyale par rapport aux autres commerces qui paient des loyers beaucoup plus élevés".

Enfin, une bonne nouvelle a été annoncée par Lydie Polfer en ce qui concerne le quartier de la gare: le chantier situé dans la rue de Strasbourg et qui connaît déjà un retard considérable de plus de 100 jours, sera enfin définitivement terminé cet automne.