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Après des mois de baisses des prix, l'activité a finalement repris sur le marché de l'existant. Cela à un niveau qui se rapproche de celui d'avant-crise. Alors à quoi peut-on s'attendre dans les mois à venir? La réponse dans ce nouvel épisode de La Bulle Immo.
La baisse des prix sur un an est indéniable. Les chiffres publiés par l'Observatoire de l'habitat la semaine dernière en témoignent: -9,5% pour les appartements existants, -9,9% pour les maisons anciennes et -4,3% pour les appartements neufs. Mais ce n'est pas tout ce que révèle la dernière publication de l'OH "Le logement en chiffres N°16".
"Ça fait trois trimestres que l'indice hédonique des prix est stable", fait justement remarquer le directeur de Nexvia, Pierre Clément, dans ce nouvel épisode de La Bulle Immo. Et effectivement, les choses sont en train de changer, du moins, sur le marché de l'existant. "Sur le neuf, les choses restent compliquées", souligne le PDG d'atHome Group. Julien Licheron, chercheur au Liser, nous confirme"une reprise assez nette" sur l'ancien. Une reprise qu'il n'a aucun mal à chiffrer: environ +30% pour l'existant.
Il souligne d'ailleurs que les niveaux d'activités sur le marché des appartements existants commencent à se rapprocher des niveaux d'avant-crise. "On n'est plus très loin", assure-t-il en précisant que 911 transactions ont été bouclées pour des appartements existants au deuxième trimestre 2024. Avant la crise déclenchée par la hausse des taux d'intérêt, il affirme qu'on était habitué à en recenser "entre 1.000 et 1.100" par trimestre. Une reprise qu'il attribue à la baisse "assez forte" des prix, l'indexation des salaires ainsi que ce qu'il considère comme "une détente relative" des taux.
Par rapport au pic des prix, situé entre mai et septembre 2022, l'expert du Liser nous confirme que les prix des appartements ont baissé d'environ 15% alors que ceux des maisons ont connu une baisse avoisinant les 20%. De quoi rééquilibrer la relation entre prix et pouvoir d'achat. Mais cela n'est valable que pour le marché de l'existant où l'ajustement a été significatif. On ne peut pas en dire autant des projets neufs. "Cela reste un marché très restreint avec une activité très inférieure à l'avant-crise", constate Julien Licheron. "On est quatre fois en dessous d'un trimestre normal" en termes d'activité, ajoute-t-il.
Il y a donc fort à parier que la situation n'évoluera pas beaucoup sur le neuf dans les mois à venir. Cependant, sur l'existant, on peut s'attendre à un changement de dynamique. Le chercheur nous confirme d'ailleurs une stabilisation des prix en 2024. Cela grâce à "un retour de bons fondamentaux", d'après Pierre Clément qui s'attend à ce que l'on atteigne un volume équivalent à "l'avant-crise" en fin d'année. Et avec cela, des prix qui repartiront à la hausse."Ils ne vont pas redécoller d'une manière significative" précise-t-il mais "l'augmentation des prix dans l'existant va arriver". Une tendance qui est déjà observée sur les annonces en ligne.
Soufiane Saadi nous confirme une hausse des prix de +1,1% au deuxième trimestre 2024. Une tendance qui serait en train de se confirmer au troisième trimestre. "On aura bientôt les chiffres du T3", note-t-il. En attendant, il partage le constat du directeur de Nexvia. "On est reparti sur une tendance haussière pour les mois à venir", confirme-t-il, en ce qui concerne le marché de l'existant. Pour une reprise dans le neuf, il faudra forcément passer par un ajustement supplémentaire des prix. Cela au moins pour les promoteurs qui ne peuvent pas se permettre d'attendre les prochaines baisses des taux d'intérêt.
Des sujets discutés, tout comme celui de la hausse des loyers, dans ce nouvel épisode de La Bulle Immo. Les détails de ces échanges sont à découvrir en audio en haut de cet article. Vous pouvez également retrouver l'émission sur RTL Play en cliquant ci-dessous ou sur Apple Podcast et Spotify.