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Après l'affaire de détournement de fonds chez Caritas, un comité de crise a été mis en place il y a une dizaine de jours, qui assume désormais la gouvernance de l'ONG.
Le Premier ministre luxembourgeois a annoncé fin août que l'Etat luxembourgeois ne verserait "plus un seul euro à Caritas". Cela jusqu'à ce que "tout ait été éclairci" dans l'affaire de détournement de fonds qui a récemment éclaté. Et cela, même si un travail important doit et va continuer à être accompli. Est-ce la bonne solution?
Le parti déi Lénk s'est exprimé dès mercredi via un communiqué. Le député Marc Baum: “Je pense que Luc Frieden se trompe s'il pense que tout cela relève uniquement de la responsabilité de Caritas. Il ne faut pas oublier que Caritas assume des tâches "souveraines" au nom de l'État. Cela signifie que le gouvernement lui-même a également un problème. Et je pense qu'il est important que toutes les activités que Caritas réalise, et j'insiste sur toutes, soient vraiment assurées... Que les personnes qui y travaillent, que leur travail continue à être valorisé. Et il faut aussi considérer que Caritas était une organisation, qui s'est toujours exprimée de manière critique par le passé, que l'on profite maintenant de cette situation d'urgence pour faire taire des critiques désagréables.”
Même son de cloche chez déi Gréng, la présidente du parti Djuna Bernard: “Nous fonctionnons ici dans un système où l’État confie des tâches qui sont en soi ses tâches à d’autres organisations afin qu’elles puissent faire le travail pour lui. Et Caritas le fait depuis de nombreuses années et de manière très proactive, car Caritas a souvent connu des problèmes avant que l’État ne la reconnaisse. Et je trouve un peu facile aussi de dire: "C'est le problème de Caritas". [...] Tout le monde devrait aussi réfléchir à ce qui se passe actuellement avec Caritas. Un certain nombre de questions systémiques se posent. Mais des questions très graves se posent aussi pour les collaborateurs de Caritas, et pour tous les projets qu'ils ont en cours.”
Le député LSAP Georges Engel fait preuve de compréhension: “Je trouve que le gouvernement est très sévère avec Caritas, ce qui peut se comprendre, car il s'agit de l'argent public et du contribuable. Mais ce qui doit être important, c'est que les tâches que Caritas a et qu'elle accomplit au service de nous tous et aussi au service du gouvernement, que ces tâches puissent également être poursuivies, car elles profitent très souvent à ceux dont la vie n'est pas très facile.”
Les partis de la majorité sont également d’accord avec cette demande. La députée DP Carole Hartmann: “Je pense qu'il est très important que les activités de Caritas se poursuivent. C'est pourquoi un comité de crise a été mis en place en interne chez Caritas, ce qui est une très bonne chose. Il y a une instruction en cours et je pense qu'il faut attendre cette instruction pour voir quels étaient exactement les problèmes et voir comment continuer ensuite.”
Le dossier Caritas reste en tout cas une affaire à suivre.