Si vous demandez aujourd’hui un rendez-vous pour mesurer votre densité osseuse, il vous faudra faire preuve de beaucoup de patience et attendre assez longtemps. Jusqu'en mars 2026.

Ces très longs délais d'attente provoquent la colère de nombreux patients. Les médecins voudraient bien que la situation change, mais pendant des années, les responsables politiques n'ont rien fait. 
 
Quel n'a pas été l'étonnement de Françoise Deutsch il y a deux semaines, lorsqu'elle a voulu prendre un rendez-vous pour une ostéodensitométrie. Sa mère s'est fracturé la hanche en janvier sans raison. D'où le soupçon d'ostéoporose. Un tel examen radiographique est nécessaire pour confirmer le diagnostic.
 
“Tenez-vous bien, le rendez-vous est pour le 2 janvier 2026 à 9h15. Je trouve que c'est un scandale, que nous ne soyons pas capable ici au Luxembourg, dans ce pays riche, de disposer de plus d'un appareil, car c'est ce qu'il m'a été dit. J'ai téléphoné à Trèves pour obtenir un rendez-vous et je peux y aller le 4 juillet après-midi.”
 
Depuis août 2000, il n'y a au Luxembourg qu'un seul appareil pour mesurer la densité osseuse et il est complètement surchargé, explique le docteur Marco Hirsch, médecin référent en immuno-rhumatologie aux Hôpitaux Robert Schuman.

RTL

“Cela fera bientôt 24 ans. Les infrastructures ont dû être renouvelées, car c'est un usage énorme. Nous faisons en moyenne entre 5.500 a 6.000 examens par an. Il n'y a nulle part en Europe où autant d'examens sont pratiqués sur une infrastructure.”

La hausse de la population, sans oublier les frontaliers ces dernières décennies, est une des raisons pour cette hausse significative, car il n'y a pas que les personnes âgées qui ont besoin d'un tel examen, de plus en plus de jeunes sont concernés, ce qui augmente encore plus les délais d'attente.

Une demande a été envoyée au ministère afin d'obtenir une deuxième installation, mais celle-ci a été refusée la même année en citant une loi de 2000 qui précise que seule une installation est prévue au Luxembourg. Pendant six ans, le dossier n'a pas bougé, avec des délais d'attente de 18 à 20 mois. Mais la ministre de la Santé explique que, finalement, le texte de loi a été modifié en décembre dernier: "le nombre des appareils est passé de 1 à 3. La procédure a été lancée pour la deuxième structure qui devrait être installée à Wiltz dans le cadre du Centre Hospitalier du Nord".

Le troisième appareil pourrait éventuellement être installé dans le sud du pays, à Esch. Mais une question reste cependant sans réponse, selon le Dr Hirsch: "les rhumatologues travaillent ici sur une structure centrale. Lorsque nous aurons deux ou trois autres machines, qui va s'en occuper? Les rhumatologues du sud ou du nord du pays ne peuvent pas être isolés".

Le ministère est en train de plancher sur la question d'un développement du service au niveau national, "et les rhumatologues seraient heureux d'être inclus dans les discussions", glisse encore le Dr Marco Hirsch.