Visites d'escort girls à domicileLes accusées affirment avoir ignoré leur caractère illégal

RTL Infos
Mardi après-midi a débuté le procès en appel de six personnes qui travaillaient dans la maison close "Club Pearls" à Trèves.

Six personnes devaient comparaître mardi devant le tribunal d’arrondissement de Luxembourg pour proxénétisme, traite d’êtres humains et blanchiment. Parmi elles, trois femmes qui étaient chargées de la gestion du Club Pearls et trois chauffeurs, qui ne se sont pas présentés devant le juge.
Pendant cinq ans au moins, un service d’escortes à domicile a été proposé par le Club Pearls, qui envoyait aussi des prostituées au Grand-Duché. Une première arrestation a eu lieu dans ce contexte en 2018, celle de l’un des chauffeurs.

Comme en première instance, les trois accusées ont maintenu leur argumentation, à savoir qu’elles ignoraient que les visites d’escortes à domicile étaient illégales au Luxembourg. L’une d’elles a précisé que le service existait déjà lorsqu’elle avait commencé à travailler dans ce club. Elle ne s’est donc pas posé de questions. Le juge a rappelé à une autre prévenue qu’elle avait été informée de la législation luxembourgeoise en 2013, quand une limousine portant l’inscription Club Pearls avait été placée sur l’aire de Wasserbillig pour faire de la publicité.

La défense a souligné, comme elle l’avait fait en première instance, qu’il y avait eu de la publicité pour ce club pendant des années au Luxembourg, notamment dans un journal de petites annonces, à la radio et le club de football RM Benfica Hamm était sponsorisé par l’établissement. Le fait que les autorités aient toléré ces publicités les rend également complices de l’ignorance de sa cliente, a plaidé un avocat.

En première instance, deux des femmes occupant des postes de direction dans l’établissement, avaient été condamnées à 18 mois de prison avec sursis intégral. L’une d’elles est aujourd’hui la propriétaire de la maison close, qu’elle dirige sous un autre nom. La troisième prévenue, qui travaillait à la réception, avait écopé de 12 mois avec sursis intégral. Les trois chauffeurs avaient été condamnés à six mois d’emprisonnement, eux aussi avec sursis intégral.

Lors du premier procès début 2023, le propriétaire depuis des années du Club Pearls et son principal responsable, n’avait pas comparu. L’Allemagne avait refusé son extradition. Dans le “Wort”, son avocat avait justifié ce refus par le fait que tout ce qui était reproché à son client, s’était passé en Allemagne et que ce dernier avait la nationalité allemande.

Une circonstance que la défense veut également prendre à son compte en appel. L’avocat a souligné qu’en Allemagne, la loi sur la protection des personnes prostituées existe. Si la prostitution a lieu dans le cadre légal, elle n’y est pas interdite. Le proxénétisme est interdit aussi bien en Allemagne qu’au Luxembourg. Mais tout se passait de manière légale au club. Le trafic d’êtres humains ne peut être retenu non plus. Les prostituées avaient bien été récupérées à l’aéroport de Luxembourg, mais elles étaient venues volontairement. Elles étaient aussi légalement enregistrées en Allemagne et elles étaient employées sous contrat à la maison close.

Une fois évoqué le volet des visites à domicile illégales en vertu de la législation luxembourgeoise, les trois prévenues maintiennent en appel leur défense et affirment ne rien avoir su de leur illégalité. La première question que le juge présidant la séance a posé à chacune des trois accusées était: pourquoi avoir fait appel? La réponse: parce qu’elles se sentaient injustement traitées. Le rôle qu’elles ont joué dans la gestion de la maison close n’aurait pas été celui décrit. Le travail qu’elles effectuaient là, était légal et conforme à la législation allemande.

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