Le parc automobile luxembourgeois fait un bond électrique

Finie la période compliquée post-Covid avec ses pénuries de semi-conducteurs, ses chaînes logistiques qui ne tournent pas rond et ses délais de livraison dissuasifs. 2023 a marqué le retour du beau temps dans le secteur automobile luxembourgeois même "si on reste autour de 10% sous le marché d'avant la crise Covid", note Manuel Ruggiu, directeur opérationnel de la Société nationale de circulation automobile (SNCA).

Le moral des concessionnaires et garagistes est au beau fixe au moment du lancement officiel ce jeudi matin du 60e Autofestival qui aura lieu deux semaines cette année -soit du samedi 20 janvier jusqu'au samedi 3 février 2024- et pour lequel "les conditions d'achat Autofestival démarre dès ce jeudi", lance Philippe Mersh, président de la Fedamo, la Fédération des distributeurs automobiles et de la mobilité. Lisez: pas besoin d'attendre, les petits plus et prix des véhicules se négocient dès à présent.

Copié en Belgique, l'Autofestival façon luxembourgeoise, c'est-à-dire sous forme de fête éclatée de l'auto dans 170 showrooms des 80 concessions automobiles et de motos, est sans conteste une "formule à succès, sans quoi elle ne perdurerait pas dans le temps", relève Philippe Mersch. Il veut que cet anniversaire rond soit "un événement plus festif" qui met l'accent sur l'accueil et les avantages offerts aux clients durant cette courte période plus propice à l'achat.

+16,8 de voitures neuves immatriculées sur un an

© SNCA

Après des années compliquées pour ce secteur clé de l'économie luxembourgeoise (il emploie 5.200 personnes), les indicateurs reviennent au "vert" depuis fin 2023. L'an passé, "il y a eu une progression de 16,8% des immatriculations des voitures neuves et il y a même eu une progression de près de 35% pour les camionnettes neuves", annonce avec le sourire Manuel Ruggiu.

Les nouveau chiffres de la SNCA sont limpides: 49.155 véhicules ont été immatriculés en 2023. Soit 7.061 unités de plus par rapport à 2022. C'est énorme pour le marché luxembourgeois, mais ça s'explique. "C'est certain, ce sont plus d'immatriculations que le volume de ventes", reconnaît Marc Devillet, vice-président de la Fedamo. Car "il y a eu un rattrapage par rapport aux productions qui étaient en berne au niveau mondial" même si "un portefeuille de voitures vendues en 2023 reste encore à livrer en 2024".

Population croissante et marché du travail porteur obligent, le parc routier luxembourgeois (voitures et camionnettes) a encore progressé de 2% l'an passé et s'approche des 500.000 véhicules en circulation (496.108 pour être précis).

Le booster électrique enclenché?

© SNCA

Ce parc s'est électrifié de façon nette en 2023. De sorte que les véhicules électriques représentent désormais 22,5% des immatriculations. Ce bond est "dans la plus large mesure attribuable aux voitures de sociétés qui se positionnent comme véritable booster dans l’électrification du parc", explique Philippe Mersch.

Le poids du "carburant" électrique grimpe. L'électrique pur représente aujourd'hui 5,1% du parc automobile luxembourgeois. Avec les 3,4% de voitures plug-in hybride, on grimpe à 8,5%. Une évolution qui fait dire au patron de la SNCA qu'"on va arriver au-dessus de 40% du parc électrifié en 2030", mais atteindre les 50% visé par le gouvernement reste très ambitieux.

Le corollaire de cette évolution est évidemment que le parc est "beaucoup plus propre. On voit que les nouveaux véhicules contribuent beaucoup à la décarbonation de ce parc car on a baissé de nouveau de 10% les émissions de CO2 et de 33% en cinq ans", résume Manuel Ruggiu.

L'indicateur électrique reste vert foncé pour cet Autofestival version 2024 puisque l’annonce du gouvernement de prolonger la prime de 8.000 euros pour l'achat de véhicules électriques reste en vigueur, au moins jusque fin juin.