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Les salariés du transporteur Cargolux entament ce jeudi une grève pour soutenir les négociations sur leurs conditions de travail. Voici ce qu'il faut savoir du moment.
Le conflit social est bien installé chez Cargolux. Dès ce jeudi, les salariés ont annoncé entrer en grève. Une réponse à des négociations difficiles sur leur convention collective, censée encadrer leurs conditions de travail.
D'un côté, les salariés et les syndicats ont formulé plusieurs demandes. Dont une hausse des salaires et une protection de ceux-ci en cas de difficultés économiques ou de changements légaux au Luxembourg.
De l'autre, la direction de l'entreprise - 1.900 salariés en 2022 - soutient avoir des propositions, jugeant que celles des syndicats ne sont "pas raisonnables".
Salaires et primes: le point de discorde chez Cargolux
Sur RTL, le directeur de Cargolux, Richard Forson, a assuré avoir accepté d'accorder une augmentation salariale de 5% sur cinq ans. Moins que les 6% demandés par les syndicats.
Compte tenu des bons résultats économiques de Cargolux, qui a réalisé un bénéfice après impôts de 1,5 milliard d'euros en 2022, tous les collaborateurs ont reçu une prime de participation aux bénéfices de la société d'environ 85.000€. Portant le montant des primes à près de 200.000€ sur trois ans.
Un lien entre salaire et prime qui dérange les syndicats, qui jugent qu'il ne s'agit pas d'un "acquis durable". Leur avenir est d'ailleurs qualifié de "beaucoup plus improbable". Les primes ayant été obtenu dans un contexte "exceptionnel": la pandémie de coronavirus.
Face à la direction de Cargolux, les syndicats réclament donc 6% d'augmentation sur les salaires en quatre ans. Une progression qui n'est "pas démesurée surtout au vu des excellents résultats que la société a fait au cours des dernières années". Dans un communiqué commun, l'OGBL et le LCGB assurent qu'ils n'ont reçu qu'une proposition écrite de 4% de hausse sur quatre ans, et non 5% sur cinq ans. Cargolux a confirmé ce jeudi 14 septembre avoir fait cette offre de manière verbale le 12 septembre, puis par écrit à la veille du début de la grève.
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Protéger l'index des salariés
La protection des revenus des salariés motive également les syndicats à demander une garantie face à l'inflation. Dans le contexte des élections législatives, et des adaptations de l'index retardées par l'inflation en 2022, leur demande se traduit par une bouclier salarial "dans l'hypothèse d'un plafonnement légal de l'index ou de l'introduction dans la loi d'un système d'indexation dégressif".
Traduction: les syndicats demandent à ce que Cargolux garantisse une hausse des salaires de 2,5% à chaque index. Une mesure qui trouveront son utilité si l'index venait à être plafonné à un niveau inférieur, ou s'il devenait dégressif pour les salariés dépassant un certain niveau de revenu par exemple. Signe que le décalage de l'index de juillet 2022 à avril 2023 a laissé des traces.
Ils demandent également la protection de la grille des salaires du personnel au sol, et des mesures favorisant l'embauche de personnel au cours des prochaines années.
Dans l'impasse, et sans changement de position de la direction, les salariés de Cargolux se réuniront devant le siège de l'entreprise ce jeudi 14 septembre à 9h. Une grève que la direction a déjà qualifié de "nuisible" pour l'image et les finances de la société.