Les rumeurs se succèdent autour du Centre socio-éducatif de l'Etat (CSEE).

Il est question de drogue, de sexe et de violence. Tout cela entre jeunes, mais aussi entre jeunes et membres du personnel. Des anciens employés du CSEE raconteront leur histoire. Mais commençons d'abord par un petit récapitulatif de ce qu'est le Centre socio-éducatif de l'Etat.

A la date du 1er juillet 2023, 83 mineurs étaient placés et répartis sur trois sites: Dreiborn, Schrassig et Bourglinster. Actuellement, seuls 64 pensionnaires, comme sont appelés les jeunes au CSEE, sont présents. La vingtaine d'autres mineurs bénéficient d'une mesure de congé, c'est-à-dire, par exemple, qu'ils passent le week-end dans leur famille.

Le CSEE est une structure sociale, qui relève de la compétence du ministère de l’Éducation, de l'Enfance et de la Jeunesse. C'est là que sont placés par la justice des mineurs, qui, pour différentes raisons, ne peuvent plus vivre dans leur famille, ou qui sont devenus des délinquants difficiles.

Un petit peu d'histoire

La structure à Dreiborn existe déjà depuis 1948. On y trouve aujourd'hui l'Unisec, c'est-à-dire l'unité fermée du CSEE pour mineurs délinquants. Le site compte également des groupes de vie ouverts pour mineurs ainsi qu'un établissement scolaire. Le siège de la direction se trouve aussi à Dreiborn.

Un autre site du CSEE se trouve à Schrassig. Auparavant les filles y étaient hébergées. Depuis, c'est devenu un groupe de vie semi-autonome pour garçons et un deuxième groupe de vie utilisé comme centre d'accueil. Ce site compte également une école. Depuis 2020, les adolescentes sont hébergées à Bourglinster.

Le CSEE emploie actuellement 224 personnes, dont près de 150 pédagogues, psychologues et enseignants.

Rien qu'à l'Unisec, qui compte 12 lits pour adolescents, travaillent 29 collaborateurs spécialisés en pédagogie et psychologie. Depuis un an, une société de gardiennage privée intervient aussi sur les trois sites. La majorité  de ses agents sont employés à l'Unisec.

Cette société privée a été engagée, car de nombreux anciens gardiens ne voulaient pas prolonger leur contrat de deux ans et l'établissement n'a pas reçu suffisamment de nouvelles demandes. Mais la restructuration de l'Unisec a également joué un rôle, comme l'a dit à l'époque le directeur du CSEE, Ralph Schroeder, dans une interview.

Rébellion et besoin de réformes

L'an dernier, le CSEE a fait la une à cause d'une rébellion à l'Unisec. Six jeunes s'étaient rebellés et avaient blessé des policiers. Peu après, Charel Schmit, le défenseur des droits des enfants et des jeunes, avait critiqué le concept. Il y voyait un besoin de réformes général. De nombreux petits problèmes avaient également été répertoriés dans un rapport commun rédigé par Charel Schmit et la défenseuse des droits, Claudia Monti.

Mais les critiques ne viennent pas seulement de l'extérieur. La rédaction de RTL est souvent contactée par des personnes souhaitant raconter ce qui se passe derrière les murs du CSEE. Dans notre série sur le Centre, nous donnons à quelques personnes qui y ont travaillé la possibilité de raconter ce qu'elles ont vécu. Les témoignages resteront anonymes afin de protéger les concernés. Nous savons cependant qui sont précisément ces personnes et quelles étaient leurs fonctions.

Une série à retrouver très prochainement sur RTL Infos.