Nicolas Didier devrait 730.000 euros à l'ASBL Luxembourg Science Center (LSC) et à sa société privée GGM11.
Telle est la conclusion à laquelle arrive l’Inspection générale des Finances (IGF) dans son rapport sur les flux financiers du Science Center. Nicolas Didier a donc retiré plus d'argent des deux structures qu'il n'y en a mis initialement. Selon l'IGF, son apport s'élevait à 2,88 millions d'euros, qu'il aurait investis dans la création du Science Center. Mais de l'autre côté, il aurait effectué des retraits pour un montant de 2,43 millions d'euros - sans compter ses salaires et rémunérations.
Selon l'IGF, 1,18 million d'euros net de rémunérations aurait été octroyé à Nicolas Didier. Dont 640.000 euros lui auraient été effectivement payés. Ces paiements auraient toutefois été effectués, sans que Nicolas Didier ait eu un contrat de travail auprès de GGM11, ni auprès du LSC, qui aurait été validé par le conseil d'administration. De sorte que l'IGF arrive à un solde de 730.000 euros, que Nicolas Didier devrait au LSC et à GGM11.
L’IGF a également constaté des irrégularités dans la comptabilité. Et cela, lors de l'analyse des opérations financières qui avaient un lien avec Nicolas Didier lui-même, sa famille ou sa société américaine IP Finance. L'Inspection générale des Finances recommande donc que les comptes du LSC et de sa société privée GGM11 fassent l'objet d'un audit financier détaillé pour vérifier que les comptes sont corrects. A ce stade, il y aurait beaucoup d'incertitudes quant à savoir si les comptes présentés sont cohérents et s'ils reflètent bien la situation financière réelle du LSC et de GGM11.
Afin d'écarter le risque d'enrichissement actuel ou futur, toutes les opérations financières et comptables devraient être certifiées par un réviseur. Dans les livres, les dettes devraient être annulées, mais les rémunérations dues à Nicolas Didier et ses prestations devraient être formalisées dans un véritable contrat de travail ou une convention. Un salaire possible devrait être accordé formellement au préalable par l'Etat.
Nicolas Didier devrait aussi renoncer à refacturer à l'Etat les dépenses déjà engagées, notamment pour le développement du Science Center dans la phase deux, via sa société GGM11, pour lequel il n'y a eu ni commande de l'État ni convention et pour lequel il voulait, selon nos informations, facturer près de 2 millions d'euros à l'Etat. Si le ministère de l'Éducation, dont le Science Center a jusqu'à présent reçu des subventions, n'accepte pas les factures, le Science Center risque de se retrouver avec les coûts à sa charge. Il y a quelques mois, le ministère a en effet dénoncé les conventions avec le Science Center, afin d'amener Nicolas Didier à accepter une nouvelle gouvernance, dans laquelle l'Etat serait impliqué dans les décisions du conseil d'administration. C'est aussi ce que recommande l'IGF dans le résumé de son rapport.
A lire aussi:
- Tribunal de Luxembourg: Le procès du président du Science Center a été ajourné
- L'Inspection générale des Finances fait le point: Le président du Science Center a exagéré le niveau de la dette
- "Science Center": Le parquet ouvre une enquête préliminaire
- Luxembourg: Quel avenir pour le Science Center?
- Conflit d'intérêt: Le "Luxembourg Science Center" pourrait être contraint de fermer ses portes