
© Maxime Gonzales / Archive RTL
La commission intergouvernementale qui aurait dû avoir lieu ce mercredi a été reportée après la démission du gouvernement français. Un rendez-vous manqué de plus qui pénalise les frontaliers.
L'instabilité politique en France a encore eu raison de sa coopération avec le Luxembourg. Pour la deuxième année consécutive, l'organisation de la "CIG", la commission intergouvernementale entre l'Hexagone et le Grand-Duché, tombe à l'eau.
En cause, la chute du gouvernement français. Le Premier ministre François Bayrou ayant présenté la démission de son gouvernement après avoir perdu le vote de confiance qu'il avait lui-même sollicité devant les députés.
En France, ni le ministère des Affaires étrangères, ni la préfecture de la Moselle, n'ont répondu aux sollicitations de RTL Infos. Côté luxembourgeois, le ministère des Affaires étrangères explique avoir été informé par la France de son souhait de "reporter" la CIG "en raison du changement de gouvernement". Sans qu'une nouvelle date ne soit arrêtée.
Les frontaliers français sont les premiers lésés
Les frontaliers sont les premiers à en payer le prix. Déjà repoussé en 2024 après la dissolution de l'Assemblée nationale (en juin) puis la nomination tardive du gouvernement Barnier, ce rendez-vous diplomatique prévu au Luxembourg était la principale occasion de faire avancer les relations franco-luxembourgeoises.
Le ministère de Xavier Bettel précise que les discussions de cette année devaient porter notamment "sur les domaines de la mobilité et de l'aménagement du territoire, de l'éducation et de l'enseignement supérieur, de la santé et de la sécurité sociale, de la fiscalité, de la sécurité, des services de secours et de l'environnement".
C'est un euphémisme de dire que la CIG 2025 était attendue au tournant. Des négociations étaient attendues par les travailleurs frontaliers. Notamment sur cette proposition française d'augmenter le seuil du télétravail à 40%. Soit deux jours par semaine, contre 34 jours par an actuellement. La France avait également tout intérêt à rencontrer le Luxembourg pour évoquer l'allocation de chômage des frontaliers (dont l'indemnisation est payée par la France et peu compensée par le Luxembourg). Les discussions auraient également été l'occasion de se pencher sur le "codéveloppement amélioré" proposé par le sénateur français Olivier Jacquin.
Côté luxembourgeois, l'abandon des étudiants luxembourgeois par l'université de la Sorbonne à Paris aurait eu le mérite d'être discuté.
La commission avait permis de nombreuses avancées les années précédentes. Comme l'encadrement du télétravail et la création de l'enveloppe de cofinancement qui a permis de rénover les gares françaises et de développer plusieurs parking-relais dans les villes proches du Luxembourg. Le nouveau train de 1.000 places, qui circule entre le Luxembourg et la France depuis lundi, est également une des réussites de ces réunions entre les deux gouvernements. Dans un registre moins apprécié, la CIG a permis à la France et au Luxembourg de revoir leur convention fiscale, qui a définitivement augmenté les impôts de nombreux frontaliers.
Preuve que la bonne entente entre les deux pays a des effets concrets pour les travailleurs frontaliers... à condition de ne pas la laisser végéter à chaque crise politique.