Le chantier sous le viaduc de Beauregard est surveillé 24 heures sur 24. En cas de grosses secousses liées au trafic, "nous fermerons l'ouvrage dans l'heure", prévient un responsable de la DIR Est. La procédure est prête.

Sans même que les 80.000 automobilistes quotidiens ne sans rendent compte, un immense sarcophage en béton est en train d'être coulé tout autour de la culée qui soutient le viaduc de Beauregard dans la traversée de Thionville. C'est vital pour ce très large "pied" du pont qui, a 50 ans, est bien abîmé par la rouille.

Ces travaux titanesques sous le plus grand viaduc de l’A31 font l'objet d'une surveillance de tous les instants à cause des risques de secousses et de vibrations qui pourraient faire bouger la culée malade. "On est sensible aux déplacements éventuels de l'ouvrage qui est surveillé 24 heures sur 24", assure Benjamin Collin, adjoint au responsable du service d'Ingénierie routière Grand Est.

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© Maurice Fick / RTL

Les écailles corrodées qui cerclent le mur de la culée sont émaillées de 250 points de contrôle automatiques qui permettent de vérifier constamment que l'ouvrage ne bouge pas. C'est la raison pour laquelle les automobilistes sont obligés de rouler à 70 km/h sur le viaduc de Beauregard depuis mai et que les responsables du chantier veillent à progresser pas à pas. "On préfère que tout le monde ralentisse à la fois au-dessous et en-dessous, plutôt que d' avoir l'obligation de fermer le viaduc", glisse Benjamin Collin.

"La DIR Est ne prendra aucun risque" 

C'est le grand risque: "Plus on va rouler vite, plus on va faire vibrer le pont", prévient Sébastien Delbirani, chef du service Ouvrages d'Art à la DIR Est. Car en augmentant les vibrations sur le pont, il y a le risque "d'aggraver la pathologie qui nous oblige à intervenir, et donc du coup prendre le risque de devoir fermer le pont".

Et le chef du service Ouvrages d'Art à la DIR Est est très clair: "Oui, il y a un risque de devoir le fermer. Si la culée présente un risque majeur qui va mettre en cause sa structure et la structure du pont, la DIR Est ne prendra aucun risque et nous fermerons l'ouvrage". Car dit-il "il n 'y a pas de place pour l'improvisation sur un ouvrage comme Beauregard".

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Sébastien Delbirani, chef du service Ouvrages d'Art à la DIR Est: "Plus on va rouler vite, plus on va faire vibrer le pont". / © Maurice Fick / RTL

Concrètement si les détections automatiques régulières de l'ouvrage atteignent le niveau d'alerte, "nous serons en mesure de fermer l'ouvrage dans l'heure qui va suivre l'alerte", pose Sébastien Delbirani. Le scénario et la procédure de fermeture que RTL Infos a pu consulter, sont sur la table et discutés avec le Préfet de la Moselle.

"La fermeture peut durer plusieurs mois"

En cas de fermeture de cet ouvrage essentiel pour le trafic de l'A31 et vital pour les frontaliers du sillon mosellan, le "plan B" est simple: "L'usager sera amené à rester, pour celui qui veut aller de Metz à Luxembourg, sur l'A30, pour rejoindre ensuite, Thionville par l 'échangeur 43 avant de récupérer l'A31. Même chose de l'autre côté".

Pendant ce temps l'ouvrage sera vide et les experts de la DIR Est pourront poser les différents diagnostics. Soit pour lever l'alerte, s'il n'y a aucun danger. Soit pour faire des travaux immédiats de consolidation, avant que la situation ne s'aggrave.

Dans le pire des scénarios "la fermeture peut durer plusieurs mois, voire davantage, si les mouvements deviennent trop compliqués et que la structure du pont est risquée et représente vraiment une pathologie qui est irréversible", explique Sébastien Delbirani.

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