
L’élu devra être jugé par le tribunal correctionnel de Paris pour ces faits qui remontent à la période 2010-2016, a tranché cette semaine la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris.
L’intéressé s’est cependant pourvu en cassation contre cette décision, a indiqué à l’AFP son avocat, Alain Behr. Pour Jérôme Karsenti, avocat de l’association de lutte contre la corruption Anticor - à l’origine de cette procédure - M. Grosdidier cherche ainsi à “retarder l’issue de ce dossier” à l’approche des élections municipales de mars 2026. Une hypothèse balayée par l’avocat du maire.
L’ancien maire de Woippy, dans la banlieue de Metz, avait d’abord bénéficié d’un non-lieu en décembre 2024 mais la chambre de l’instruction, saisie par Anticor, n’a confirmé ce non-lieu que pour le délit de favoritisme et ordonné un procès pour détournement de fonds publics.
L’affaire concerne notamment le recrutement par François Grosdidier d’un deuxième collaborateur. Pour Anticor, il n’en avait pas le droit car ce privilège est réservé aux maires de communes de plus de 20.000 habitants. Or la population n’atteignait pas tout à fait ce seuil, selon le dernier recensement.
“Ce ne sont pas des fautes, ce sont des erreurs administratives et ça ne constitue pas des infractions pénales”, a commenté Me Behr auprès de l’AFP.
Des dizaines de milliers d’euros issus de fonds municipaux auraient été indûment versés pour rémunérer certains collaborateurs du maire, selon les calculs effectués en novembre 2016 par la chambre régionale des comptes du Grand Est - des conclusions sur lesquelles Anticor s’était appuyée pour déposer plainte.
Avec cet arrêt, “l’essentiel est sauvegardé”, s’est félicité Me Karsenti, soulignant que, d’après la chambre de l’instruction, l’élu “ne pouvait pas ignorer” que les faits qui lui étaient reprochés constituaient des détournements.
Maire de Woippy de 2001 à 2017, François Grosdidier est maire de Metz et président de la métropole depuis 2020.
En 2023, il avait déjà été condamné à six mois de prison avec sursis pour “prise illégale d’intérêts” pour avoir, en tant que député, versé à une association qu’il présidait une subvention issue des fonds de sa réserve parlementaire.