“On a baissé le nombre de PV liés au stationnements sauvages”, confie Gérard Léonardi, maire d’Uckange. Alors que la police municipale distribuait “entre 60 et 80 PV par jour” il y a encore quelques semaines, “on est aujourd’hui à une trentaine de PV par jour. Ce sont des automobilistes qui abusent ou des Uckangeois qui oublient leur disque”, rapporte le maire de la ville qui compte 7.000 habitants.
À 35 euros le PV, la facture pouvait grimper rapidement. Mais cela ne dissuadait pas pour autant les frontaliers pressés de prendre le train pour filer vers le Luxembourg, quitte à se garer sur les places de stationnement en ville. En particulier en zones bleues où le stationnement est pourtant limité à quatre heures. Au plus grand damne des commerçants et des riverains uckangeois comme RTL Infos avait pu le constater au printemps.
Si ces frontaliers affluaient en voiture depuis Florange, Fameck, Hagondange, Mondelange, Thionville ou Metz, c’est parce qu’à Uckange, où passent tous les TER de la ligne Metz-Thionville-Luxembourg, se trouvaient encore des places de parkings gratuites.
De manière générale, la situation a évolué positivement à Uckange au cours de ces derniers mois. La tension avec les riverains est redescendue et “les gens sont reconnaissants”, note Gérard Léonardi. Le travail dissuasif s’avère payant: “Les travailleurs frontaliers savent maintenant qu’il y a deux policiers tous les matins et que nous avons embauché une ASVP (Agente de surveillance de la voie publique) pour faire le tour des zones bleues”.
Mais pour sa commune, l’investissement en temps et argent contre le stationnement sauvage “c’est à fonds perdu”. “On prend pas loin de 500.000 euros de PV par an, mais on touche zéro. Tout va à l’Etat qui reverse une somme au Département, puisque nous avons moins de 10.000 habitants”, explique le maire.
Le frein à main a été tiré sur le phénomène des stationnements intempestifs depuis que le P+R du Jardin des traces , gratuit jusqu’ici, est devenu payant le 1er septembre. Il en coûte 0,90€ pour une heure de stationnement et 4,90€ pour 12 heures. Au-delà de 24 heures, le parking coûte 15€ par jour.
Depuis que la Communauté d’agglomération du Val de Fensch a rendu payant le parking, il n’est plus rempli à ras bord tous les matins. Mais les frontaliers sont de plus en plus nombreux à sauter le pas.
Le démarrage a été lent puisque l’ouverture du parking de 281 places coïncidait avec des travaux sur la ligne entre Thionville et Bettembourg, mais aussi la fermeture du pont de Richemont qui a rouvert depuis, sans oublier les travaux sur le parvis de la gare. Les données recueillies “indiquent une hausse de fréquentation de 72% entre septembre et octobre pour une fréquentation moyenne de 140 véhicules par jour ouvré”, indique le Service communication de la Communauté d’agglomération du Val de Fensch. Pour novembre et ce début décembre la fréquentation a encore grimpé d’un cran pour passer à “171 véhicules par jour en moyenne”.
Au cours des 61 premiers jours d’exploitation, la Communauté d’agglomération du Val de Fensch, affiche un chiffre d’affaires de plus de 23.000 euros et son service communication assure que pour la mise en place d’un tel dispositif c’est “une augmentation normale”. Le projet pourrait être rentabilisé rapidement puisque le parking
avait nécessité un investissement de 110.000 €.
A quoi il faut ajouter que des alternatives au parking payant se sont développées. Depuis le 1er novembre, les bus peuvent directement desservir la gare d’Uckange.
Les lignes de bus S03 et S07 s’arrêtent sur le parvis. Un vrai plus, puisque jusqu’ici il n’y avait pas la place, pour les bus, de faire un tour complet devant la gare. S’y ajoute également une amélioration de l’offre en bus avec la mise en place récente d’une navette directe réservable en ligne depuis Florange et Fameck.
En parallèle, la Communauté d’Agglomération poursuit le travail sur lequel elle s’est engagée: c’est-à-dire de proposer un Pôle d’échange multimodal avec une meilleure intermodalité et une meilleure offre de stationnement vers la gare de Uckange, notamment par la création d’un parking silo, tout près des rails.
À Thionville justement, le parking Silo Joseph Bech inauguré début juin et qui propose 721 places sur neuf étages, compte 80 réservées aux résidents des immeubles alentours et “288 abonnements déjà souscrits”, assure la mairie de Thionville, contactée courant de la semaine.
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