Michel BarnierLes pistes pour concilier réduction de la dette et meilleure vie quotidienne

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Le Premier ministre Michel Barnier a déroulé mardi, dans son discours de politique générale, les moyens par lesquels il compte échapper à "l'épée de Damoclès" de la dette, tout en améliorant la vie quotidienne des Français.
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Sombre constat

Le Premier ministre a évoqué “l’épée de Damoclès” des “3.228 milliards” de la dette publique, avec le risque d’un pays “au bord du précipice”.
Le déficit public sera de plus de 6% du PIB cette année : M. Barnier souhaite le ramener “à 5%" en 2025, pour “revenir sous le plafond de 3% en 2029", soit deux ans plus tard que ce qui était jusqu’alors promis à l’Union européenne, alors que la France fait déjà l’objet d’une procédure pour déficit excessif.

Deux tiers, un tiers

Les deux tiers de l’effort de redressement viendront de la réduction des dépenses, a annoncé M. Barnier, sans détailler ni chiffrer les mesures budgétaires qu’il annoncera la semaine prochaine dans le projet de budget pour 2025, s’engageant toutefois à ce qu’elles tiennent compte “des plus fragiles”.
Pour le tiers restant, il a brisé le tabou en vigueur depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron en 2017, en annonçant des hausses d’impôts, limitées dans le temps et respectant “la justice fiscale”.

Cela concernerait “les grandes entreprises qui réalisent des profits importants”, et “les Français les plus fortunés”. Il pourrait s’agir, pour les premières, d’une hausse temporaire de l’impôt sur les sociétés, et pour les seconds, d’établir un taux minimum d’imposition pour limiter le recours aux niches fiscales, selon des informations parues ces derniers jours dans la presse.
M. Barnier souhaite aussi une “lutte résolue” contre la fraude fiscale et la fraude sociale: la carte Vitale serait ainsi “sécurisée” pour empêcher des versements indus.

Pouvoir d’achat

Le Premier ministre a évoqué une revalorisation du Smic de 2% “dès le 1er novembre”, l’étude d’un livret d’épargne dédié à l’industrie, ou une relance de la participation, de l’intéressement et de l’actionnariat salarié, “pas seulement dans les grandes entreprises”.

Il propose par ailleurs une relance des mesures favorisant l’investissement locatif, et s’est dit favorable à l’extension à l’ensemble du territoire du prêt à taux zéro pour les primo-accédants à la propriété.
Il souhaite aussi offrir aussi des solutions de transport aux habitants des zones périurbaines et rurales, “qui n’ont d’autre choix que la voiture” actuellement.

Enseignement, santé

Pour améliorer sans trop dépenser les services de santé et d’éducation, M. Barnier suggère entre autres d’en appeler aux professeurs et médecins retraités.
Il a annoncé la création d’un programme “Hippocrate” permettant à des internes français et étrangers de s’engager pour une période donnée à exercer dans des territoires dépourvus de médecins.

Une loi “Infirmières, infirmiers” élargirait le rôle de cette profession dans la prise en charge des patients. Des lois similaires pourraient concerner pharmaciens et kinésithérapeutes.

Partenaires sociaux à la rescousse

Sur des sujets comme l’emploi des seniors, ou l’indemnisation chômage, le Premier ministre compte sur les négociations entre partenaires sociaux, plus apaisées ces dernières années que le climat politique : “ils sont les mieux placés pour apporter des solutions”.

Ils seront également sollicités pour réfléchir à des “aménagements, raisonnables et justes” de la réforme des retraites, sans toucher toutefois à l’âge légal de départ de 64 ans.

Simplifier, mutualiser

Enfin, M. Barnier a promis aux entreprises de reprendre le chantier de la loi Simplification, interrompu par la dissolution.

Il veut “encourager des solutions” comme les quelque 3.000 maisons France Services où on peut accomplir en un même lieu différentes démarches administratives.

Il a indiqué que “la culture de l’évaluation serait développée” dans les services publics, et annoncé des regroupements d’agences et d’opérateurs “ayant des objectifs proches”, comme les organismes dédiés à l’attractivité de la France, Business France et Atout France.

France Stratégie, le commissariat général à la stratégie, sera lui fusionné avec le Haut Commissariat au plan, actuellement dirigé par François Bayrou.
Il a indiqué enfin que l’apprentissage continuerait à être soutenu “mais en évitant les effets d’aubaine”.

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