Il y a sans doute parmi les lecteurs de RTL Infos des “darons” et des “daronnes”, plus communément appelés parents, qui se sont étonnés de certains mots utilisés par les personnes plus jeunes de leur entourage. Ce choc linguistique des générations n’est pas nouveau, mais les uns sont parfois gênés de demander aux autres le sens de certains mots ou expressions, de peur de paraître dépassés.
L’ancien journaliste de l’Est Républicain Jean-Christophe Erbstein, qui officie désormais au sein d’une collectivité territoriale, s’est amusé de ces moments d’incompréhension qu’il lui arrivait de vivre autour de la machine à café.
“L’idée du livre, c’est déjà celle d’une rencontre, nous a confié l’auteur. Une rencontre avec beaucoup de jeunes qui étaient dans mon bureau, des stagiaires de troisième, des alternants, etc. Des jeunes professionnels. Et de temps en temps, on parlait normalement et j’entendais fuser un mot que je ne comprenais pas, alors je leur disais : “Mais qu’est-ce que ça veut dire? Ah, ils me le traduisaient en argot, en tout cas en langage courant, et moi, je leur traduisais dans un langage digne de Montaigne, hein, quelque chose de très soutenu et ça les faisait rire.”
Ces discussions, souvent amusantes, ont fait l’objet d’une liste tout d’abord, puis d’un livre. “Alors, ça donne 400 mots, poursuit Jean-Christophe, 400 mots et expressions, mais qui sont, bien entendu, dès que j’ai commencé à les écrire, un peu comme le silence qui disparaît lorsqu’on prononce son nom, eh bien qui finalement sont un peu dépassés, mais c’est pas grave.”
Le dico du daron est ainsi sorti aux éditions Bonneton, manuel indispensable pour rester en phase avec une jeunesse adepte du recyclage de mots perpétuel.
Et certains mots ont séduit ce “daron” d’auteur : “Alors, moi, ce que j’aime dire, c’est ‘banger’. ‘Banger’, c’est super sympa. Le jour où j’ai entendu ça, parce que moi, je disais : ‘Ah, super’, elle a dit non, pas ‘super’, plutôt ‘banger’. Et la traduction que je fais de ‘banger’, c’est finalement une joie incommensurable, une liesse et une allégresse dignes d’un banquet de Bacchus. Donc c’est vraiment quelque chose d’extraordinaire et de très, très jouissif finalement.”