Ce serait réducteur de présenter LuxFilmFest par le seul prisme du sympathique classement des “25 festivals les plus cool au monde”, qu’il a intégré en 2022, car cet événement désormais incontournable au Luxembourg est bien plus que ça. Le festival se déroulera du jeudi 29 février au dimanche 10 mars.
À travers sa sélection de films, de documentaires et d’événements, LuxFilmFest s’évertue à questionner la société, à s’inscrire dans son temps. “Chaque année, affirme Alexis Juncosa, directeur artistique du festival, le LuxFilmFest est un peu le reflet de l’époque, parce que les cinéastes embrassent leur époque et on a une tendance, après le Covid, à l’intime, à la réflexion sur les cheminements personnels, à la résilience aussi, beaucoup. Et on est dans l’époque de la grande démission et ça transpire beaucoup dans les films cette année.”
Le spectre est large, à l’instar de la sélection officielle qui va de l’intime Il pleut dans la maison de Paloma Sermon-Daï au sexy Love Lies Bleeding de Rose Glass, aux accents de “pulp movie”, avec Kristen Stewart.
Bien que LuxFilmFest s’impose une réelle exigence pour faire réfléchir le public, de nombreux rendez-vous sont proposés pour le divertir : en premier lieu une riche programmation destinée au jeune public, mais également un pavillon de réalité virtuelle installé à Neimënster, où le gaming aura une bonne place, des rencontres pour ceux qui ont envie de découvrir le cinéma côté coulisses, des workshops, des ateliers, des masterclass, des éducations au cinéma…
Le réalisateur Ira Sachs, figure du cinéma indépendant américain, présidera un jury plutôt européen, composé d’Arnaud Valois, auteur d’une prestation mémorable dans 120 battements par minute, de la scénariste du film Le Procès Goldman, Nathalie Hertzberg, de la productrice Marianne Slot, de l’acteur allemand Sebastian Koch et bien sûr de l’enfant-prodige Vicky Krieps, qui sort tout juste d’un tournage avec Jim Jarmusch, où elle joue aux côtés de Cate Blanchett.
Outre la venue des prestigieux réalisateurs étrangers Abderrahmane Sissako et Gaspar Noé, LuxFilmFest célèbre cette année le cinéaste et artiste chinois Wang Bing. Le Cercle Cité présente l’exposition Memories, qui retrace des souvenirs personnels de la campagne antidroitière ou de la révolution culturelle en Chine au XXe siècle, visible jusqu’au 14 avril 2024. Une masterclass, ainsi que la projection du film Jeunesse (Le Printemps), co-produit par la société de production luxembourgeoise Les Films Fauves, seront également proposés.
S’il n’est pas obsédé par la fréquentation, Alexis Juncosa se réjouit toutefois de l’intérêt du public pour le festival : “On a entendu beaucoup de choses, que les plateformes allaient tuer le cinéma. Et en fait, les festivals font le plein. De plus en plus, parce que les gens ont besoin de ce vivre ensemble, de cette unité de lieu et de temps.”
