Quitter le Brésil pour tenter l’aventure au Luxembourg, c’est le pari qu’ont fait Nicolle et Paulo. Et pour eux, la Gëlle Fra n'a rien à envier au Christ du Corcovado.

Elles semblent loin, les plages de sable fin brésiliennes, alors que Nicolle et Paulo Koglin se préparent un thé dans leur appartement du centre de Luxembourg-ville. Pourtant, rien ne dénote une quelconque nostalgie chez ce couple qui a décidé de changer de vie… et de continent !

Tout a commencé par un voyage, comme le relate Paulo : “Nous nous sommes rencontrés en 1998 et notre premier voyage, c'était aux Pays-Bas et l'ambiance d'Amsterdam, l'ambiance européenne, ça nous a beaucoup plu.

Une expérience de vie dans la vieille Europe était toujours restée dans un coin de leur esprit, jusqu’à ce moment, une vingtaine d’années plus tard, où Nicolle apprend qu’elle a un ancêtre luxembourgeois et qu’elle peut obtenir la nationalité luxembourgeoise. C’est chose faite en 2018. Le grand saut depuis leur ville de Curitiba, dans le sud du Brésil, vers le Grand-Duché, devient possible.

Nicolle fait des recherches : “Le fait que le Luxembourg soit un petit pays situé au centre de l'Europe, qu'il y ait beaucoup d'immigrants qui décident d'y habiter, pour moi, ça montre que le Luxembourg est un pays ouvert à la diversité.

Le couple arrive en février 2020… Mauvais timing, un petit virus s’apprête à paralyser le monde. Nicole repart au Brésil, mais Paulo décide de rester un an. Beaucoup de sollicitations restent sans réponse, mais un jour, on propose à celui qui était réalisateur dans le monde de la publicité au Brésil de faire un test de montage vidéo. La réponse du patron, Pedro, lui arrive dans sa langue… ou presque ! “La phrase en portugais du Portugal, se souvient Paulo, je ne l’ai pas vraiment comprise parce que, même si c'est la même langue, c'est complètement différent. C’était écrit : ‘Está gira’. J'ai dû utiliser Google pour faire la traduction du portugais du Portugal vers le portugais brésilien et j'ai compris qu’il avait bien aimé.” Le savoir faire de Paulo lui assure un poste dans la foulée.

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Au Brésil, Paulo était réalisateur dans le monde de la mode et de la publicité / © Paulo Koglin

"Je me sens très en sécurité ici"

L’aventure luxembourgeoise peut commencer et Nicolle et leur fils Gustavo peuvent le rejoindre. La première continue de travailler à distance pour l’entreprise familiale au Brésil tandis que le second est désormais un étudiant en “computer science” de 22 ans épanoui au Luxembourg. “Il a beaucoup changé, affirme Paulo. La personne qui est arrivée ici et la personne aujourd'hui sont deux personnes complètement différentes.”

Aujourd’hui la famille est heureuse de ce côté-ci de l’Atlantique. “Demain, je ne sais pas, poursuit le technicien audiovisuel. Il me manque la nourriture, bien sûr. Il me manque quelques amis, mais ça fait partie de la vie. Je me sens très en sécurité ici. Dans plusieurs sens du mot : sécurité émotionnelle, sécurité en général.

Et Nicolle de renchérir : “La sécurité, pour quelqu'un qui vient du Brésil, ça fait la différence.