L’histoire de cet ancien syndicaliste italien au Luxembourg est indissociable de celle du Circolo Curiel, haut lieu du militantisme qui fait l’objet d’un film actuellement à l’affiche.
En 2024, Franco Barilozzi n’est plus un étranger au Luxembourg. Mais le retraité n’a pas oublié les difficultés d’adaptation de l’enfant de 9 ans, parti de la région de Pergola dans l’Italie des années 60, pour rejoindre un père déjà au Luxembourg pour faire vivre sa famille.
“J’allais vers l’inconnu, se rappelle Franco. Quand je suis arrivé au Luxembourg, effectivement, c'était un peu un choc parce que c'était complètement différent, c’était gris. C'était pluvieux à l'époque, en plus je suis arrivé en plein mois d'août et il m'a fallu un peu de temps pour m'habituer.”
La scolarité de Franco est laborieuse, notamment en raison du fait qu’il ne parle pas luxembourgeois. C’est en Belgique qu’il obtient un diplôme de technicien qui va lui permettre de trouver un emploi au Grand-Duché.
Très vite, le sens du collectif du jeune homme est remarqué. Un syndicat italien lui propose un poste, l’aventure va durer six ans mais surtout Franco Barilozzi trouve sa voie dans le militantisme. Malgré sa réussite à un concours pour devenir technicien à la Commission européenne, il fait le choix du syndicalisme et de la défense des étrangers. Permanent à l’ASTI, Association de Soutien aux Travailleurs Immigrés, à l’origine de la création du CLAE, Comité de Liaison des Associations d'Étrangers et du festival Festival des Migrations, des Cultures et de la Citoyenneté, Franco est de toutes les initiatives solidaires.
"Je crois que j'ai bien fait de rester au Luxembourg"
Pas étonnant de le retrouver dans la formidable aventure du Circolo Curiel, centre culturel doté d’une trattoria qui a eu une influence majeure sur la vie politique et culturelle au Luxembourg. Le lieu, qui a fermé en 2022 mais qui devrait renaître de ses cendres, fait l’objet d’un film actuellement à l’affiche, La fourchette à gauche (Tarantula) de Donato Rotunno (détails des projections ci-dessous).
“Ce qu’on voulait créer avec le Curiel, nous a confié Franco, c'est un lieu de rencontre, un lieu de culture puisqu'il y avait une bibliothèque, il y avait des activités culturelles, conférences et autres. Et un lieu où effectivement - la convivialité, ça passe aussi par là, par la cuisine - où on pouvait manger. On avait des personnes qui travaillaient là, Marilena et Renata qui étaient un peu comme les mamas d’il y a quelques années et qui accueillaient tout le monde, qui mettaient de la bonne humeur, qui faisaient très bien à manger. À moi, cela me manque, mais j'espère qu'il va renaître de ses cendres dans quelques années.”

© Tarantula
Au terme d’un carrière bien remplie, Franco et son épouse Ivana ont finalement choisi de rester au Grand-Duché, même s’ils vont régulièrement en Italie. Aucun regret pour l’ancien syndicaliste : “Je crois que j'ai bien fait de rester au Luxembourg. Parce que c'est un pays qui est quand même attachant et qui m'a permis aussi de travailler, de faire ce que je voulais faire, de m'engager. Et c'est vrai que j'ai toujours dit à mon père qui était venu en 1960, lui : ‘Heureusement que tu as choisi le Luxembourg, que tu n'as pas été dans un autre pays parce que le Luxembourg, c’est vraiment un joli pays en fait’.”
Les prochaines projections de La fourchette à gauche :
Au Ciné Utopia à Luxembourg-ville :
Mercredi 4 décembre à 13h30
Vendredi 6 décembre à 21h : en présence de Donato Rotunno
Dimanche 15 décembre à 16h15 : en présence de Donato Rotunno
Au Ciné Scala à Diekirch:
Mercredi 4 décembre en après-midi
Jeudi 5 décembre en soirée
Lundi 9 décembre en soirée.
Au Ciné Starlight à Dudelange :
Vendredi 6 décembre à 19h30