Varsovie, Poznań, Cleveland, Vilnius… Cette designer polonaise, qui a collaboré avec David Lynch, a vécu dans de nombreuses villes. C’est au Luxembourg que Dominika Wojtkowska-Banaszek s’est épanouie.
"Ce serait peut-être là un endroit pour vivre", chantait William Sheller. Pour une personne aussi exigeante et attentive à son environnement que Dominika Wojtkowska-Banaszek, le choisir implique un grand nombre de notions, territoriales, humaines, naturelles. Et le Luxembourg semble cocher toutes les cases pour cette désigner et architecte d'intérieur polonaise au CV impressionnant.
“J’ai débuté dans le design de joaillerie pour des marques assez célèbres, KRUK et YES, des entreprises polonaises, nous a confié la native de Varsovie. Et puis je suis passée à la modélisation et à l’impression 3D. Une spécialité qui m’a fait bouger aux États-Unis, à Cleveland, dans le but de la développer. C’est ça qui m’a fait commencer à travailler sur des projets d’architecture. Donc à plus grande échelle et j’ai vraiment commencé à faire les choses dont je rêvais.”
© Dominika Wojtkowska-Banaszek
En 2009, Dominika se distingue dans le cadre d’un travail de fin d’études et son projet est choisi pour la rénovation d’un immense ensemble de bâtiments industriels à Łódź, supervisée par le cinéaste David Lynch, disparu en janvier dernier. Ce dernier a de nombreuses connexions en Pologne, en premier lieu le réalisateur Marek Żydowicz, créateur du festival Camerimage. La jeune designer est donc amenée à collaborer avec la légende américaine du cinéma de l’étrange pour donner vie à un lieu culturel hors norme.
“David Lynch, c’est une sorte d’icône ! Il avait un esprit très ouvert, se rappelle Dominika. C’était un plaisir.” Aujourd’hui le EC1 Łódź - City of Culture abrite le centre national du film, un planétarium ainsi que le plus grand hall Art Nouveau du pays qui s’étend sur 1,360 mètres carrés.
Dominila devant le EC1 Łódź - City of Culture / © Livetouch
Un épanouissement au Luxembourg
Dominika et sa famille ont vécu dans plusieurs villes, ont goûté à différentes cultures. En 2018, ils posent leurs valises au Luxembourg après une parenthèse trévoise. Dominika adhère rapidement au mode d’existence luxembourgeois que “j’apprécie beaucoup. C’est un endroit super pour se sentir soi-même, pour être honnête avec les autres, pour rencontrer d’autres personnes, d’autres cultures.”
La mère de deux garçons de 12 et 9 ans, Igi and Timon, se félicite de pouvoir les élever au Grand-Duché : “C’est très bénéfique pour ma famille. J’ai deux garçons et ils sont très ouverts d’esprit et ça me donne beaucoup de satisfaction. Le Luxembourg a également un très bon système éducatif, notamment les langues. Mes fils parlent couramment 5 langues, ça m'impressionne beaucoup, je suis une mère comblée !”
Professionnellement, Dominika travaille comme indépendante au Luxembourg, tissant des liens privilégiés avec les personnes qui font appel à ses compétences d’architecte d’intérieur. “Je fonctionne étape par étape, poursuit-elle, en posant des questions dès les premières rencontres pour savoir où nous en sommes, quel degré d’acceptation je peux obtenir des clients, quel genre de perspectives ils ont, quel est leur niveau d’imagination… J’essaie alors de faire la synthèse de tous ces besoins.”
Cette esthète apprécie le fait d’être entourée de verdure et s’inspire de son environnement “pour raconter une histoire à propos des espaces pour les personnes, privés et publics. Nous vivons dans un village et dans le même temps, nous travaillons dans une ville. Luxembourg nous offre tant de facettes culturelles différentes, tant d’attitudes que nous cherchions à connaître pour évoluer, oui, pour être heureux !”