Les annonces de Luc Frieden sur le prolongement de la durée obligatoire du travail ne laissent pas indifférents les résidents luxembourgeois. Réactions dans les rues d’Esch.

Cette fois, le fameux modèle du consensus luxembourgeois n’a pas porté ses fruits, les longues négociations en tripartite entre le gouvernement, les syndicats et le patronat n’ont abouti qu’à une annonce unilatérale du Premier ministre : on devra travailler plus longtemps au Grand-Duché pour préserver le système des retraites, des pensions comme on dit du côté de la Gëlle Fra.

Le 4 septembre dernier, même si l'option "cinq ans de plus" présentée en mai a été écartée, le gouvernement a prévu de retarder les départs anticipés en retraite à partir de 60 ans. En prolongeant la durée obligatoire à 40 ans et huit mois, graduellement, dès 2026 et jusqu’en 2030. De quoi provoquer l’ire des syndicats, notamment de Nora Back, présidente de l’OGBL, qui a estimé ce jeudi qu’il “n'y pas eu de négociation".

Côté travailleurs, nous sommes allés prendre la température dans les rues d’Esch-sur-Alzette, et une forme d’acceptation semblait se dessiner sur la question de l’impératif de réforme.  “Si on ne fait pas quelque chose maintenant, demain, ça sera trop tard”, affirme un passant très affûté sur les questions de macroéconomie.

Plus loin, un citoyen estime qu’”on a bien vécu jusqu'à présent. Mais bon, pour le futur, il faudrait améliorer les choses pour que tout le monde ait une bonne pension.

“Que les politiciens donnent déjà l'exemple”

Même son de cloche au détour de cette rue commerçante : “Je pense qu'il faut prendre des décisions, mais est-ce que ce sont les bonnes ? [...] Je pense qu'il faut une justice et il y a pas mal d'injustice dans l'ensemble”, “Oui, il faut faire quelque chose parce que la population vieillit”, “À mon avis, c'est une réformette qu'il a faite juste pour finalement commencer à faire quelque chose. On aurait déjà dû commencer cette réforme au moins une dizaine d'années auparavant.

Je pense que le Luxembourg est en train de s'adapter aux autres pays européens”, lance ce jeune homme originaire d’Italie.

Mais certains ont une vision plus acérée des projets du gouvernement : “Que les politiciens donnent déjà l'exemple. Moi je pense que ceux qui font un travail pénible devraient déjà partir bien avant.”

Ce vendredi sur RTL, le ministre de l'Économie Lex Delles a réagi, reconnaissant que "le dialogue social est en crise" tout en affirmant être prêt à discuter séparément avec les partenaires sociaux.