A 26 ans, Louvar s'est fait un nom sur la scène du battle rap a capella, au Luxembourg et à l'étranger. Il nous explique les règles de ces joutes oratoires.

Le battle rap ne vous dit peut-être rien et pourtant, un jeune Luxembourgeois en est devenue l'une des figures les plus appréciées de la scène francophone. Lui c'est Louvar, rappeur de 26 ans, que l'on connaît également pour avoir sorti un album, "Pleine Lune", en 2019. Et depuis plusieurs années, il écume aussi bien la scène de la Punch Ligue au Luxembourg, créée en 2012, que celle du Rap Contenders, la ligue française, qui a révélé des talents comme Nekfeu ou Bigflo et Oli.

Dans les "RC", il bataille avec des noms qui parleront aux amateurs de la discipline: Wojtek ou Hermano Salvatore, pour ne citer qu'eux, même si la pandémie du covid-19 oblige tout ce petit monde à se clasher à travers un écran, plutôt que devant un public. En général, un jury est là pour déterminer le vainqueur de ses joutes régies par des codes et un lexique anglophone (flip, choke, MMP, Delivery, etc).

Au Luxembourg, Louvar a participé a quasiment toutes les éditions de la Punch Ligue, qu'il affectionne d'autant plus qu'elle a été créée par son ami Godié avec qui il a fait des double battles. "En faisant venir des gens des grandes ligues, comme de France, de Belgique et même du Québec, et du public d'un peu partout, on a réussi à placer la barre assez haut. Je suis fier d'avoir démarré en Punch Ligue, c'est là que j'ai tout appris" estime le battle MC.

Il a commencé ado, avec un collectif. "J'ai fait mes premières scènes à 13 ans. Des fois, c'était dans des cafés, des fois dans une salle des fêtes, ensuite, c'était des premières parties... A force d'être sur scène, j'ai réussi à faire de mon stress, une force."

Sur scène, "tous les coups sont permis". On tape en-dessous de la ceinture, on tape le physique, les proches -la maman de l'adversaire en prend souvent pour son grade-, on ne s'économise pas de mots crus... Oreilles chastes et susceptibles s'abstenir. "C'est ce que les gens retiennent mais il y a énormément d'angles pour attaquer son adversaire, c'est plus varié que ça" nuance néanmoins Louvar. "Pour l'instant, on ne ressent pas la pression de la censure. Et si ça arrive, on s'adaptera.."