Beaucoup d'amateurs de foot l'ont découvert un jour de 2017, quand le Luxembourg arrachait un nul historique contre la France. Le sélectionneur du Grand-Duché se dévoile...
Certains pourraient croire qu'il a la "magic touch". Depuis qu'il a pris les rênes de l'équipe nationale du Luxembourg en 2010, Luc Holtz affiche des statistiques auxquelles les "Roude Léiwen" ne nous ont pas habitués: près de 22% de victoires depuis sa prise de fonction.
"SI LES JOUEURS N'ONT PAS ENVIE DE SE BATTRE POUR VOUS, VOUS N'AUREZ PAS DE RÉSULTATS"
Certes l'évolution de la formation au Grand-Duché a permis à un nombre plus important de joueurs d'intégrer des clubs professionnels par rapport aux générations précédentes. Il n'est pas rare que les Lions Rouges débutent un match sans aucun joueur licencié au Luxembourg dans le onze de départ. Mais cela n'enlève rien au talent de Luc Holtz, qui sait obtenir le meilleur de ses joueurs, même ceux qui ont des difficultés en club.
"L'aspect management a pris beaucoup d'importance dans le rôle d'un entraîneur aujourd'hui, précise le sélectionneur, en plus de l'aspect strictement footballistique. Si les joueurs n'ont pas envie de se battre pour vous, vous n'aurez pas de résultats."
Doué techniquement, Luc Holtz a été tout près d'une carrière professionnelle en France. À l'âge de 16 ans, le jeune milieu de terrain intègre le centre de formation de Montceau-les-Mines, malheureusement un déficit de qualités athlétiques l'a empêché de franchir le dernier palier.
"J'ai donc décidé de revenir au pays, poursuit Luc Holtz, où j'ai joué de nombreuses saisons. J'ai porté le maillot de l'équipe nationale à 55 reprises. À l'âge de 29 ans, le club où j'évoluais, l'Etzella Ettelbruck – mon club de cœur – m'a proposé de devenir entraîneur-joueur. Ça a fonctionné pendant neuf saisons, on s'est qualifiés sept fois pour la coupe d'Europe, mais, à la fin, je jouais de moins en moins et j'entraînais de plus en plus. Et puis il y a eu cette opportunité de reprendre la sélection des U21."
Deux ans plus tard, la démission de Guy Hellers propulse Luc Holtz à la tête de la sélection nationale A, qu'il ne quittera plus jusqu'à ce jour. Pour autant, le coach qui a arraché le point du match nul aux futurs champions du monde français en 2017 n'a pas de plan de carrière: "En avoir un, en tant qu'entraîneur, c'est impossible à mes yeux. Je n'aurais jamais imaginé rester 12 années à la tête de la sélection. Si un club me proposait aujourd'hui un projet qui me corresponde, bien sûr que ça me tenterait, je ne le cache pas. J'aimerais un jour exercer ce travail au quotidien dans un club, ce qu'on ne peut pas faire en tant que sélectionneur national."
Et lorsqu'on lui demande s'il y a un joueur dans cette équipe de France qu'il connaît bien, qu'il aimerait piquer à Didier Deschamps, aucune hésitation: "Comme chaque entraîneur, je pense qu'un Kylian Mbappé nous ferait du bien!". Trop tard pour la naturalisation malheureusement...