
Le verdict est tombé mercredi après-midi au procès du meurtre d’un résident luxembourgeois au Portugal en 2021. Sa compagne de l’époque, accusée d’avoir empoisonné l’homme, de nationalité portugaise, avec un insecticide, était poursuivie pour meurtre afin de faciliter le vol, association de malfaiteurs, assassinat et empoisonnement. Elle écope de la prison à vie.
Sa mère, ainsi que le compagnon de celle-ci, qui entretenait une relation secrète avec la principale accusée, ont également été condamnés à la réclusion à perpétuité. Le fils de la principale accusée a été acquitté. Comme il n’avait pas participé à la planification du meurtre au Luxembourg, le tribunal n’était pas compétent. C’est l’argument qu’a avancé le parquet lors du procès, même s’il a peut-être aidé au Portugal à jeter la victime dans l’eau à Figueira da Foz. La fille de la principale accusée a obtenu, en tant que partie civile, 80.000 euros à titre de dommage moral. Le reste de la famille de la victime, ses frères et sœurs, s’est vu accorder au total 72.000 euros à titre de dommages et intérêts.
Pendant le procès, tous les accusés ont donné des versions différentes, toutes incompatibles avec les faits matériels établis après le meurtre. Mais la principale accusée, à qui nous avions attribué le nom fictif Ana, a reconnu que la victime, Pedro*, avait été empoisonnée dans la nuit du 4 au 5 août avec un insecticide contre les doryphores, qui avait été mélangé à son verre. Pour que la victime boive le poison, Ana avait demandé à Pedro s’il voulait l’épouser. Ils avaientnt ensuite porté un toast à leurs fiançailles.
Plus tard dans la nuit, Pedro s’était senti mal. Il avait été conduit jusqu’à la côte et jeté à l’eau. Mais la famille s’était visiblement trompée sur les marées ; Pedro a été retrouvé dès le lendemain matin dans une embouchure de rivière
Ana a également reconnu qu’elle avait déjà tenté la veille d’empoisonner Pedro, son compagnon officiel et père adoptif de sa fille, avec un poison raticide. Mais cela n’avait pas fonctionné, car le poison ne s’était pas dissous. Son amant Antonio* a évoqué une autre tentative avec de l’acide sulfurique, qu’Ana avait mélangé à la sangria de Pedro. Avant les vacances au Portugal déjà, la mère et la fille avaient fait une tentative au Luxembourg. Elles lui avaient administré à son insu une forte dose de Dulcolax pour qu’il se sente mal au travail et tombe de l’échaffaudage sur le chantier.
Le crime ayant été planifié au Luxembourg, c’est ici que les auteurs ont constitué une association de malfaiteurs et ils ont donc été jugés au Grand-Duché, bien que le meurtre ait été commis au Portugal. Pendant des semaines voire des mois, ils avaient discuté autour de la table de la salle à manger de la mère d’Ana, à Esch-sur-Alzette, du poison à utiliser. Antonio avait cherché sur Internet quel poison était indétectable.
*Les noms des personnes impliquées ont été modifiés par la rédaction
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