
La Chambre de Commerce a fait mardi le bilan de l’année 2025 lors de sa traditionnelle conférence de presse de fin d’année. Les entreprises au Grand-Duché peinent à se fier à la reprise économique. Cette confiance doit être restaurée, mais cela nécessite davantage de mesures, avec des résultats plus concrets, selon la Chambre de Commerce.
L’ambiance dans les milieux économiques est morose. Les entreprises manquent de la stabilité nécessaire pour investir et créer des emplois. En 2020, 90 % des entreprises regardaient l’avenir économique avec confiance. Aujourd’hui, cinq ans plus tard, elles ne sont plus que 67 %. Pour Carlo Thelen, directeur général de la Chambre de Commerce, il est essentiel de restaurer cette confiance. Le généreux système social luxembourgeois ne pourra être financé que si la prospérité économique est d’abord produite, selon Carlo Thelen :
“Tout cela n’est possible que dans un environnement où l’on peut travailler sereinement, sans trop de contraintes, sans trop de procédures, et où les prix ne sont pas trop élevés, car les coûts de production sont très élevés au Luxembourg et ont encore augmenté. Les coûts salariaux, en particulier, ont fortement grimpé ces dernières années. Nous avons toujours l’index, et aussi les cotisations sociales qui ont augmenté et risquent encore de croître à l’avenir. Cela conduit naturellement les entreprises à s’interroger sur leur rentabilité : ont-elles encore une marge lorsqu’elles produisent ? C’est essentiel, car elles ont besoin d’une marge, elles doivent gagner de l’argent.”

Le gouvernement CSV-DP est entré en fonction il y a deux ans pour créer un cadre plus favorable aux entreprises. Selon Carlo Thelen, les entreprises ont toutefois besoin de mesures encore plus conséquentes et ambitieuses, notamment pour soutenir la productivité :
“Beaucoup de choses sont faites, mais cela ne va pas assez vite. Nous devons progresser beaucoup plus rapidement dans la numérisation, y compris dans l’IA, afin de relancer notre productivité. Nous n’avons enregistré aucune croissance de productivité depuis dix ans. Il faut peut-être également investir davantage dans la recherche et l’innovation, ainsi que dans la formation, c’est évident. En matière de simplification administrative, beaucoup d’efforts sont déployés, mais cela ne va tout simplement pas assez vite.”
Des mesures ont également été prises dans le secteur de la construction et du logement, mais elles ne produisent pas leurs effets assez rapidement. Les contraintes pour les entreprises sont trop élevées, et le Luxembourg risque de perdre en attractivité. La hausse des coûts salariaux est, pour Carlo Thelen, une véritable épine dans le pied :
“Il faut naturellement veiller à ne rien faire dans ce contexte qui nuirait encore à la compétitivité au Luxembourg. Et lorsqu’on parle de salaire minimum, dont nous savons qu’il est déjà l’un des plus élevés en Europe et qu’il est régulièrement ajusté, envoyer un message consistant à augmenter massivement le salaire minimum, serait totalement inapproprié, compte tenu de toutes les contraintes qui pèsent déjà sur les entreprises.”
L’activité économique au Grand-Duché manque de la dynamique nécessaire, mais il existe aussi des évolutions positives sur lesquelles s’appuyer. Les entreprises des secteurs de l’IT et de l’intelligence artificielle ont, par exemple, réussi à créer un cadre favorable dans le pays.
Grâce à ces secteurs, le Luxembourg peut également se faire remarquer à l’étranger : les missions économiques restent essentielles pour trouver des partenaires à l’international, selon Carlo Thelen.