Les écarts selon les modèlesAutonomie des voitures électriques : le hit-parade des promesses non tenues

Romain Van Dyck
Citadines, compactes, SUV, monospaces... Le magasine Que Choisir a testé de nombreux modèles de voitures électriques, relevant parfois d'importants écarts entre l'autonomie annoncée par les marques et un usage "réaliste".
Ne vous fiez pas aveuglement aux promesses d'autonomie des voitures électriques, vous risqueriez fort d'être déçu...
Ne vous fiez pas aveuglement aux promesses d’autonomie des voitures électriques, vous risqueriez fort d’être déçu...
© Archives RTL

Pour une voiture neuve avec un moteur thermique, les premiers critères d’achat sont dans l’ordre le prix, la marque, le style. Mais pour une voiture électrique, l’autonomie grimpe en deuxième position, explique Que Choisir. Et c’est compréhensible, puisque la grande majorité des batteries électriques sont encore incapables de rivaliser avec les réservoirs des voitures à essence ou diesel.

Un risque de panne sèche qui inquiète d’autant plus les propriétaires de véhicules électriques que l’autonomie annoncée par les constructeurs ne tient jamais ses promesses. Pourquoi ? Parce que cette autonomie est calculée dans des conditions peu réalistes, a constaté Que Choisir (un site de défense des consommateurs dont le sérieux n’est plus à démontrer). Les véhicules électriques sont placés sur un banc à rouleaux permettant la rotation des roues pour simuler un trajet de 30 minutes. Là, ils subissent des conditions de test tout aussi artificielles : “Une vitesse moyenne de de 46,5 km/h, une vitesse maximale de 131 km/h, une température extérieure de 14 °C au départ puis de 23 °C, 52 % de parcours urbain.

Un véhicule électrique subissant des tests sur un banc à rouleaux.
Un véhicule électrique subissant des tests sur un banc à rouleaux.
© AFP

Or, rouler dehors, sur une vraie route, influence bien davantage l’autonomie d’un véhicule. Les tests sur des bancs à rouleaux ne prennent pas en compte les résistances à l’air et au roulement, mais aussi l’activation d’équipements énergivores comme la climatisation et le chauffage, les écarts de températures extérieures qui peuvent faire varier l’autonomie des batteries de plus de 30 % (notamment en hiver) ou encore le style de conduite de l’automobiliste.

Bref, les experts de Que Choisir ont réalisé leurs propres tests en plaçant notamment dans le véhicule un poids de 200 kg, en activant la climatisation ou encore en roulant sur autoroute à 130 km. Résultat, aucun des 25 véhicules testés ne tient ses promesses en matière d’autonomie. Si quelques-uns méritent la “mention passable” (avec des écarts de moins de 10%, comme la Volkswagen ID.Buzz), d’autres dérapent franchement (jusqu’à 30% d’écart, comme la Cupra Born 230 batterie L).

Voici un aperçu du classement établi par Que Choisir (retrouvez l’intégralité sur leur site).

Citadines et compactes

Pour les citadines, c’est la Renault Zoe R135 qui performe le mieux (12% d’écart entre l’autonomie annoncée et mesurée, soit 339 km d’autonomie mesurée au lieu de 386). La Fiat 500 E118 s’écarte de 19% (252 km au lieu de 312), tandis que la Peugeot e-208 136 ch est mesurée à 22% d’écart (284 km au lieu de 362).

Le bonnet d'âne du test revient à la Cupra Born 230 batterie L, dont l'autonomie mesurée est 30% plus faible que celle annoncée.
Le bonnet d’âne du test revient à la Cupra Born 230 batterie L, dont l’autonomie mesurée est 30% plus faible que celle annoncée.
© DR

Pour les compactes, c’est la MG MG4 150 kW qui affiche le plus petit écart (10%, soit 392 km au lieu de 435), et la Cupra Born 230 batterie L le plus grand écart (30%, soit 296 km au lieu de 422). La Nissan Leaf 62 kWh affiche un écart de 22% (301 km au lieu de 385)

SUV

Chez les SUV (souvent critiqués pour leur volume et leur poids qui fait chuter leur autonomie), les écarts sont aussi importants.

Le meilleur élève est la Dacia Spring avec un écart de 10% (198 km au lieu de 220). la Renault Megane E-Tech 220 ch suit avec un écarte de 18% (367 au lieu de 450), tandis que la Citroën ë-C4 136 ch hérite du bonnet d’âne avec un écart de 26% (262 au lieu de 355).

Routières et monospaces

Pour les routières, la HyundaiIoniq 6 229 ch fait un relatif beau score, avec un écart de 9% (558 km au lieu de 614). À l’inverse, Tesla, emblématique pionnier des véhicules électriques, fait avec la Model 3 Standard Range RWD l’un des pires scores avec un écart de 28% (398 km au lieu de 554).

C'est la Hyundai Ioniq 6 229 ch qui réalise l'une des meilleures performances, avec un écart d'autonomie de
C’est la Hyundai Ioniq 6 229 ch qui réalise l’une des meilleures performances, avec un écart d’autonomie de

Enfin, chez les monospaces, c’est Volkswagen avec l’ID.Buzz Pro qui remporte la palme avec un petit écart de 8% (390 km au lieu de 423). L‘Opel Combo-e life 50 kWh, elle, affiche un écart de 24% (218 au lieu de 285).

Il faut noter que certaines marques automobiles, conscientes de ces écarts, ont le mérite de proposer à leurs clients des simulateurs d’autonomie qui tiennent compte du type de trajet, de la température extérieure, de la climatisation, de la vitesse et du nombre de personnes à bord. Il faut noter aussi que ces écarts d’autonomie ne sont pas l’apanage des voitures électriques : des voitures thermiques sont aussi pointées du doigt sur ce sujet. Bref, dans tous les cas, revoyez vos espérances d’autonomie à la baisse par rapport aux belles promesses des constructeurs...

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