Ouvert depuis mai à Bonnevoie, "Le Q dans le beurre" fait sensation au Luxembourg. Ce bouchon lyonnais du chef Jérémmy Parjouet s'impose grâce à sa cuisine généreuse et son ambiance conviviale.
À Bonnevoie, il fait saliver autant qu’il fait parler de lui. Le Q dans le beurre, c’est le nom - un brin provocateur - du restaurant ouvert par Jérémmy Parjouet en mai dernier, qui a remplacé l'ancien restaurant Simply Thai.
Ancien chef du restaurant gastronomique Les Jardins d’Anaïs, le cuisinier a troqué la haute gastronomie pour une cuisine du terroir, simple et conviviale. "J’ai toujours aimé les deux, le gastro et la brasserie. Après trois ans dans la gastronomie, la brasserie me manquait", confie-t-il.
Le nom du restaurant, trouvé entre amis au cours d’une soirée arrosée, résume bien l’état d’esprit du lieu : une table sans prétention où le gras est joyeux et la convivialité sacrée. "C’est une cuisine généreuse, riche et assumée. Ici, on ne compte pas les calories", sourit le Champenois.
Depuis son ouverture, Le Q dans le beurre ne désemplit pas à en croire son chef. "Franchement, c'est vraiment une belle surprise. On sert une cuisine plutôt hivernale, voire automnal et pourtant on a souvent affiché complet cet été."
Preuve que ce concept de bouchon lyonnais, encore rare au Luxembourg, a trouvé son public. Comme c’est souvent le cas au lancement d’un nouveau restaurant au Grand-Duché, un effet de curiosité et de masse peut bien sûr exister dans les premières semaines. Reste à voir si cet engouement se confirmera dans la durée.
Serviettes à carreaux et recettes de grand-mère
La carte, elle, fait la part belle aux produits locaux : terrines, pâtés en croûte, quenelles de truite, parmentier de boudin ou encore baba "ivre" de rhum en dessert.
"Ce sont des plats mijotés, des recettes qu’on faisait déjà chez nos parents ou nos grands-parents. Il n’y a pas de grande différence entre les cuisines luxembourgeoise et française, je n'ai donc pas besoin d'adapter mes plats: ce sont les mêmes bases et la même envie de faire plaisir", explique Jérémmy Parjouet.
Pas question pour lui de rester enfermé derrière les fourneaux : il découpe ses fameux pâtés en croûte en salle, trinque parfois avec ses clients et cultive une ambiance de “table d’amis”. "Je voulais retrouver ce contact direct. C’est un peu comme chez ma grand-mère."
Et si Le Q dans le beurre assume son amour de la cochonnaille, le chef pense aussi à ceux qui ne mangent pas de viande. "On a par exemple un poireau vinaigrette en deux versions, dont une avec du saumon. On le sert assez peu car les clients savent pourquoi ils viennent ici, mais c'est important que tout le monde puisse se faire plaisir chez nous."
Pour ses viandes, Jérémmy Parjouet travaille principalement avec des producteurs luxembourgeois. "On fait par exemple un carré de cochon bio pour deux ou trois personnes, avec une sauce charcutière. Et on change souvent les garnitures selon les saisons."
Dans un monde de la restauration toujours en mouvement, où les chefs peuvent multiplier les projets ou changer souvent d’adresse, Jérémmy Parjouet semble avoir trouvé son équilibre. Il n’a pas envie de courir après de nouvelles aventures pour le moment, ni après les distinctions : "Je suis trop bien ici. J’ai trouvé mon resto !"
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