Organisée par la FLF et par Orange, l’Eleague va lancer sa quatrième saison sur le célèbre jeu vidéo de football « EA Sports FC 24 », de Electronic Arts. Gros changement : un seul joueur – au lieu de deux - va désormais représenter un club luxembourgeois.

Au départ ils étaient 100. Aujourd’hui, ils ne sont plus que 20. Ça ressemble au générique d’une émission de télérealité mais c’est bien d’esport luxembourgeois dont il est question. Le coup d’envoi de la saison 4 de l’Eleague, soit le championnat de football virtuel luxembourgeois, est imminent : il sera lancé le 7 février prochain. Au préalable, une centaine de joueurs, adeptes du jeu vidéo EA Sports FC 24 (anciennement "FIFA") développé par Electronic Arts, ont répondu à l’appel de la Fédération Luxembourgeoise de Football et d’Orange en décembre dernier, afin de se qualifier pour cette nouvelle saison de championnat.

Partenaire de l’événement à ses débuts, Orange est depuis devenu co-organisateur de la compétition avec la FLF. Et les règles ont changé cette année : ce ne sont plus deux joueurs qui vont défendre les couleurs d’un club luxembourgeois – qu’il soit issu de BGL Ligue ou des divisions inférieures – mais un seul. Conséquence : 20 joueurs ont été retenus contre 24 la saison dernière ; la D1 passe donc de 12 à 20 équipes. De plus, une deuxième division composée de 20 joueurs/équipes a été créée.

De fait, la formule des matches a évolué elle aussi puisque les "deux contre deux" disparaissent. Ce sera des "un contre un" de 9 minutes "secs", c'est-à-dire un seul match qui vaut 3 points, sur la simulation sportive. Cinq journées de championnat sont planifiées du 7 février au 3 avril : la première comptera trois matches pour chaque joueur et les quatre journées suivantes en compteront quatre, ce qui fait 19 matches pour chaque joueur et 10 semaines de compétition. Ainsi, tout le monde affrontera tout le monde. Les huit premiers du classement seront qualifiés pour la phase finale, qui se disputera les 27 et 28 avril "en présentiel" dans un lieu qui reste à définir.

Le top 5 sera, lui, assuré de rejouer en D1 la saison suivante, au même titre que le champion de D2. Tous les autres joueurs devront à nouveau passer par les qualifications pour défendre les couleurs d’un club du pays en 2025.

Ces matches sur EA Sports FC 24 se disputeront exclusivement en ligne et en stream jusqu’à la phase finale. "Les joueurs ont quelques jours avant chaque journée pour s’entendre sur une date. Tous doivent se connecter sur leur compte en ligne EA pour s’opposer les uns aux autres" précise Gilles Faber, en charge du Département national à la FLF. Tout ce petit monde s’affronte via le mode le plus populaire de cette célèbre simulation de football, à savoir "Ultimate Team". Soit un mode qui permet de créer une équipe de rêve via des cartes virtuelles à collectionner. "Mais il y a des restrictions, notamment en ce qui concerne le nombre de cartes spéciales et des notes des joueurs" explique encore Gilles Faber.

Le grand vainqueur de la D1 se qualifiera pour la Champion’s League en mai et les playoffs des championnats du monde "EA Sports FC" en juin. Avec quels espoirs ? "Le niveau de nos joueurs est en progression, on a vu que certains étaient capables de battre des équipes allemandes comme Leipzig" souligne Gilles Faber.

Chaque année plus conséquent, le "prize money" est désormais de 10.000 euros : le vainqueur en D1 empochera 2.500 euros, le deuxième 1.650 euros, le troisième 1.000 euros… et les clubs de football luxembourgeois que les trois meilleurs joueurs auront représenté toucheront eux-mêmes 1.000, 750 et 500 euros.

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Gilles Faber (FLF) et Barbara Fangille (Orange Luxembourg) ont présenté les nouveautés de la saison 4 de l'Eleague, vendredi 19 janvier 2024, au siège de la FLF. / © Raphaël Ferber / RTL Infos

Des formations pour encadrer joueurs et entraîneurs esport

Si l’Eleague arrive peu à peu à se faire une place dans le paysage footballistique au Luxembourg, il n’en demeure pas moins qu’il faut encore en convaincre certain de la légitimité de ce championnat virtuel parallèle. "L’Eleague grandit chaque année, les joueurs aussi. Je crois que les clubs y sont de plus en plus sensibles" répond Barbara Fangille, responsable de la communication d’Orange Luxembourg. "Certains clubs disposent déjà d’une structure esport. D’autres sont à convaincre. C’est pour ça que l’on fait en sorte que les joueurs et les clubs se rencontrent avant les qualifications de présaison. On est encore dans une phase où l'on veut engendrer de l'effervescence autour de cette compétition" confie t-elle.

À noter que l'Eleague se dote cette année d'un ambassadeur "afin de faire le lien entre le football physique et le football virtuel", à savoir Mathias Olesen, international luxembourgeois qui évolue à Cologne, en Bundesliga.

Enfin, le partenariat noué avec LUNEX, l’Université Internationale du sport, de la santé et du management de Differdange, va permettre aux joueurs de suivre cinq formations d’une heure afin de les préparer à la compétition. Car comme le dit Barbara Fangille, "joueur esport, ce n’est pas seulement être devant son écran pendant des heures. Il y a une vie à côté de ça, un équilibre à trouver et une hygiène de vie à adopter. Il y a aussi le volet psychologique, notamment la gestion du stress, qui entre en ligne de compte. C’est important pour nous d’en faire des joueurs suffisamment armés pour bien vivre la compétition."

Le rôle de coach esport n’en n’étant qu’à ses prémices au Luxembourg, une formation de même durée sera également dispensée à LUNEX pour donner des bases à ceux qui s’orientent dans cette voie. Pour le moment, la plupart des joueurs s’entraînent seuls sur le jeu. Il leur reste donc encore quelques jours avant de passer aux choses sérieuses.

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Une partie des joueurs engagés en Orange Eleague cette saison. / © Raphaël Ferber / RTL Infos