N'en déplaise à notre Premier ministre, ce n'est pas à lui de décider du sort des centaines de milliers de salariés qui devront potentiellement travailler plus longtemps.
Les syndicats répètent depuis des mois que le gouvernement Frieden piétine le dialogue social. Et si la question des heures d'ouverture des commerces n'était pas assez clivante pour provoquer une réaction des citoyens luxembourgeois, celle des retraites devrait l'être.
Rappelons d'ailleurs qu'une manifestation est prévue le 28 juin pour protester contre la réforme annoncée des retraites au Luxembourg. Mais on le sait, manifester ça n'est pas vraiment "dans l'ADN des Luxembourgeois". Je reprends ici les mots de nombreux voisins et amis luxembourgeois avec lesquels j'ai échangé à ce sujet.
-> À lire à ce sujet: Réforme des retraites: un front syndical "historique" dans la rue le 28 juin
Pourtant, l'enjeu est grand. Pour certains, cette réforme signifierait jusqu'à quatre années de travail supplémentaires. Cela sous le prétexte "que l'on vit plus longtemps" et qu'il faut rééquilibrer un système qui n'avait manifestement jamais été étudié pour durer.
Alors, il est clair que les avis divergent sur la manière de régler le problème et c'est pourquoi, je suis d'avis qu'un référendum s'impose. S'il y a bien une question qui mérite plus qu'une "consultation publique", c'est celle des retraites. Les pistes étudiées pour redresser le système, on les connaît désormais.
Personnellement, je ne serais pas contre une hausse des cotisations si cela nous évite de travailler plusieurs années de plus. Mais mon avis importe peu, c'est celui de la majorité citoyenne (et non pas gouvernementale) qui doit trancher. Nous travaillons et cotisons pour financer les retraites des autres, nous avons donc notre mot à dire.
Si l'on ne veut pas que tout soit décidé à notre place par une "majorité parlementaire" qui ne représente logiquement pas l'avis de tout le monde, il est temps de réagir. Tout d'abord en prenant part à la manifestation du 28 juin puis en mettant la pression sur nos décideurs politiques.
Peut-être serait-il temps de prendre exemple sur nos voisins français et de sortir dans la rue...
