Au Luxembourg, les clients ont la fâcheuse manie de donner un pourboire indépendamment de la qualité du service. Un réflexe qui a changé la donne au moment de régler la note au restaurant.

S'attaquer aux pourboires, c'est la meilleure manière de se mettre tout un secteur à dos. J'en suis conscient. Cela fait plusieurs mois que j'hésite. Ce n'est d'ailleurs qu'après avoir échangé avec de nombreuses personnes qui travaillent dans la restauration et l'hôtellerie que j'ai décidé de franchir le pas.

Pourquoi? Parce qu'ils partagent, pour la plupart, le constat qui est fait par de nombreux clients depuis la fin de la pandémie de coronavirus: le niveau du service a pris un sérieux coup dans les établissements du pays. Il y a bien évidemment des facteurs qui expliquent cela.

Il y a, en premier lieu, les soucis de recrutement auxquels sont confrontés les professionnels du secteur depuis la pandémie. En effet, nombreux sont les serveurs, les cuistots ou encore les plongeurs qui se sont détournés de leur profession après cet épisode douloureux. De cela découle ce qui m'a été décrit comme "un sérieux problème de motivation chez les candidats restants".

Et forcément, si les nouveaux candidats ne sont pas motivés, cela se ressent dans le service. Attention, loin de moi l'idée de faire des généralités. Cependant, mon constat est partagé par de nombreux clients et surtout par des professionnels du secteur. Cela me mène à la problématique des pourboires.

Au Grand-Duché, les fameux 10% semblent être devenus la règle. À tel point que si l'on ose donner moins ou, pire, ne rien donner du tout, on se confronte dans le meilleur des cas à l'agacement du serveur. Une réaction qui me paraît tout à fait révoltante, surtout dans le contexte actuel.

Alors qu'on nous parle d'un tassement de l'inflation, force est de constater que les prix ne cessent d'augmenter dans les restaurants et les hôtels du Luxembourg. Rares sont les plats qui passent sous la barre des 20 euros surtout lorsqu'on va dîner autour de la capitale. Il est désormais devenu normal de payer une pizza 16 à 18 euros et ne parlons même pas du prix des viandes qui a tout bonnement explosé ces deux dernières années.

Et lorsqu'on paie ce genre de prix, il est naturel de s'attendre au service qui va avec. Malheureusement, c'est de moins en moins le cas. Si certains établissements continuent à faire du service une priorité, beaucoup de restaurants et hôtels semblent avoir décidé de ne pas s'en soucier. Et dans l'hospitalité, c'est  tout de même un sacré problème.