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Pour rééquilibrer le système des pensions luxembourgeois, la piste privilégiée serait d'inciter les actifs à "travailler plus longtemps". C'est ce qui ressort de la récente consultation de la fondation Idea.
Voilà qui risque d'en froisser plus d'un. En ce début d'année, la fondation Idea a consulté une centaine de décideurs politiques, économiques, des partenaires sociaux et des économistes au sujet de l'épineuse question des pensions. Verdict: 73% des panélistes considèrent qu'il faut réformer le système des pensions dans les trois ans à venir.
En cause: le déséquilibre annoncé entre les recettes de la caisse de pension et les dépenses destinées à couvrir le financement des retraites. Rappelons que le système des pensions devrait atteindre ce point de bascule dès 2027. Les réserves, elles, seraient épuisées en 2042, selon les dernières estimations.
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D'où la nécessité d'une réforme d'après ce panel d'experts. Et ils ne sont pas les seuls à considérer qu'il faut agir. La ministre de la Sécurité sociale a récemment déclaré sur nos ondes qu'il serait "irresponsable de ne rien faire". Un dossier brûlant que les politiques hésitent généralement à aborder franchement.
Dans le cadre de sa consultation, la fondation Idea a approfondi le sujet en suggérant des "leviers à activer" aux participants de cette étude. Et le résultat risque de déplaire aux jeunes entrants sur le marché du travail puisque la piste privilégiée par trois quart des répondants est d'inciter les actifs à "travailler plus longtemps" (note de 3,7/5).
Celle-ci est suivie de la baisse progressive du niveau "des ou de certaines pensions par rapport aux revenus salariaux" (note de 3,2/5). Le think-tank luxembourgeois note cependant que cette option suscite "des avis plus disparates".
Le respect de la réforme 2012 qui comporte des mécanismes automatiques de correction des déséquilibres a, pour sa part, récolté 52% d'avis favorables (2,7/5). Enfin, l'option qui a recueilli le moins d'approbation est celle de l'augmentation des cotisations sociales (2,5/5).
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De quoi suggérer, si réforme il y a, qu'il faudra réfléchir à activer plusieurs leviers pour obtenir une forme de consensus. Si nous n'en sommes pas là, une chose est cependant sûre: l'éventualité de travailler plus longtemps risque de ne pas plaire à tout le monde.