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Ce jeudi était le dernier jour d'audience au procès de l'ex-assistant social qui travaillait à l'Office sociale de la commune de Sanem.
Le prévenu est accusé d'avoir, entre 2010 et 2019, harcelé sexuellement neuf femmes, qui avaient sollicité une aide financière auprès de l'Office social. Dans une des affaires, un viol est évoqué. Fin 2019, des collaboratrices de celui qui était encore assistant social, avaient attiré l'attention du collège des bourgmestre et échevins sur cette affaire après que plusieurs victimes leur aient fait des confidences. Peu de temps après, il avait été suspendu et une enquête avait été ouverte sur ordre du parquet.
Au cours des trois jours d'audience, de nombreux témoignages ont été entendus au tribunal, tous très similaires, même si la gravité des cas variait. La liste des accusations est longue: plusieurs femmes ont affirmé que l'ancien assistant social les avait serrées dans ses bras dans son bureau, les avait touchées ou avait tenté de les embrasser sur la bouche. Le père de famille se présentait à leur domicile sans s'être annoncé. Certaines victimes déclarent qu'il les a menacées et dit que c'était lui qui tirait les ficelles et qu'il était un bon copain du bourgmestre.
Une femme dit avoir été violée par lui à son domicile, ce que l'accusé nie. Selon lui, il y a bien eu relation sexuelle, mais la femme était consentante. Selon la procureure, il n'y a cependant aucun doute sur le témoignage de la femme. Des messages envoyés par l'accusé à la victime présumée pendant des mois, montrent également que l'attirance n'a jamais été réciproque. Elle avait clairement indiqué qu'elle ne le voulait pas.
"Les faits sont le reflet d'un abus méthodique, presque systématique, d'une position de pouvoir", selon la procureure, qui a requis jeudi neuf ans d'emprisonnement à l'encontre de l'ex-assistant social. Ces femmes, "ce qu'elles voulaient, ce n'était pas lui, mais son aide".
L'avocat de l'accusé a demandé que l'accusation de viol soit abandonnée et que, si une peine de prison est prononcée, ce soit avec un sursis intégral. Son client avait eu "un comportement inapproprié à plusieurs reprises, il le savait et avait suivi une thérapie pour éviter que cela ne se reproduise", a indiqué l'homme de loi. "Mais il n'avait violé aucune femme. Il n'y avait aucune preuve de cela. C'était parole contre parole."
Georges Engel, qui était bourgmestre de Sanem au moment des faits, ne souhaite pas accorder d'interview à cause du procès en cours. Interrogé par RTL, il a toutefois affirmé n'avoir rien su des accusations à l'encontre de l'employé de l'Office social jusqu'à début novembre 2019 et avoir réagi immédiatement après avoir été informé. Le jour-même, le collège des bourgmestre et échevins l'avait suspendu de ses fonctions. Georges Engel avait été choqué parce qui était reproché à l'assistant social. Personne n'a essayé d'étouffer l'affaire. Lors de la première audience, l'une des victimes avait pourtant déclaré avoir déjà confronté le bourgmestre aux faits, mais que celui-ci n'avait rien entrepris.
En tant que partie civile, la mairie de Sanem réclame 480.000 euros, à savoir le salaire perçu tout au long des trois années durant lesquelles l'ex-assistant social était suspendu. Il y a trois ans, il avait été révoqué par décision du Conseil de discipline. Il travaille aujourd'hui à un autre endroit en tant qu'assistant social.
La procureure a requis 9 ans de prison. Le verdict est attendu le 16 octobre.
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