Le procès d'un ancien assistant social accusé d'abus et de harcèlement sexuels dans neuf affaires, s'est poursuivi mercredi après-midi devant le tribunal d'arrondissement de Luxembourg.

Le prévenu, qui travaillait à l'Office social d'une grande ville du sud du pays, est poursuivi pour avoir abusé ou harcelé sexuellement des femmes venues demander une aide financière. Dans une affaire, il est accusé de viol et dans les huit autres d'attentat à la pudeur avec violences et menaces.

"Un assistant social qui exploitait la misère des victimes sans scrupules", a souligné Maître Lehnen, qui représente quatre femmes qui se sont constituées parties civiles. En témoignant, elles ont à nouveau vécu un moment difficile. 
 
Indépendamment les unes des autres et sous serment, elles ont dressé le même portrait de l'accusé. Un homme qui s'était d'abord montré gentil, mais qui les avait ensuite touchées, sur la main, la jambe, la poitrine..., alors qu'elles se trouvaient dans son bureau ou lors de visites à leur domicile pas toujours annoncées.

Une femme raconte que l'ex-assistant social était  venu chez elle alors que ses enfants étaient à l'école et l'avait violée. Elle lui avait clairement dit qu'elle n'était pas d'accord, mais l'homme lui avait répondu de se tenir tranquille et qu'il était un ami du bourgmestre. La dame avait alors eu peur de perdre la maison qu'elle avait obtenue grâce à l'accusé.

Une cinquième femme, qui souffre d'un handicap physique, n'a pas pu témoigner devant le tribunal en raison de la charge émotionnelle trop lourde. La vidéo enregistrée lors de sa déposition auprès de l'enquêteur a été diffusée à l'audience. Elle y raconte que la première fois qu'elle s'est rendue à l'Office social, sa fille l'accompagnait. Peu après, elle avait eu un deuxième rendez-vous et là, l'accusé lui avait par exemple demandé ce qu'elle aimait au lit et lui avait dit qu'elle devait répondre, car c'était lui qui tirait les ficelles. Il s'était aussi rendu chez elle sans s'annoncer, juste après qu'elle ait subi une opération et il l'avait touchée.

Cela avait été si dégoûtant qu’elle s'était lavée avec du vinaigre. "Il m'a complètement détruite, mais au moins il ne fera plus de mal à personne."

L'accusé n'a pas beaucoup changé ses propos de lundi. Il a affirmé avoir causé beaucoup de torts et commis des erreurs, mais que beaucoup de choses étaient fausses. Il n'avait jamais fait de mal à personne et n'avait jamais posé de conditions pour aider les femmes. Le président de la Cour lui a cependant indiqué que le schéma était toujours le même.

L'une des victimes a tellement pleuré pendant la déposition de l'accusé qu'elle a quitté la salle à un moment donné.

L'avocat représentant les quatre femmes a également souligné que des préservatifs et du lubrifiant avaient été retrouvés dans le bureau du prévenu à l'Office social.

A la fin de l'audience, l'avocat de l'Office social et de la commune concernée a demandé que l'accusé rembourse les quelque 480.000 euros, qui lui ont été payés au cours des trois années où il était suspendu. L'audience reprendra sur ce point jeudi matin.