Archéologie au Luxembourg"Nous avons des choses fantastiques qui nous attendent sous terre"

Carine Lemmer
"Pas besoin d'aller jusqu'à Pompéi pour faire d'incroyables découvertes archéologiques", le Luxembourg possède de très beaux sites, a indiqué jeudi sur RTL le directeur de l'Institut national de recherches archéologiques.
© Carine Lemmer

Nous tentons de faire progresser l’archéologie au Luxembourg, aussi sur le plan scientifique, car nous avons des choses fantastiques qui nous attendent vraiment sous terre”, a déclaré sur RTL David Weis, le nouveau directeur de l’INRA.

Le Luxembourg possède de très beaux sites archéologiques: une cité celtique sur le “Tëtelbierg” ou un site romain à Dalheim par exemple. “Pas besoin d’aller jusqu’à Pompéi pour faire d’incroyables découvertes archéologiques”, a souligné sur RTL David Weis. L’accès aux sites archéologiques doit toutefois encore être amélioré. Il faut miser davantage sur “la valorisation des sites”. Il y a également de nombreux endroits qui n’ont pas encore été explorés. Il reste “de nombreux siècles de potentiel” au Luxembourg et de nombreuses choses fantastiques qui se cachent sous terre. Le directeur de l’Institut national de recherches archéologiques encourage d’ailleurs ceux qui s’intéressent à l’archéologie à poursuivre des études, “car il reste beaucoup de travail”. De par sa situation géographique, le Grand-Duché a toujours été sur une route commerciale et relativement densément peuplé.

L’archéologie, un frein à la construction?

Des vestiges archéologiques sont souvent découverts lors de chantiers de construction. La crainte est alors grande que les travaux soient bloqués pour une longue durée. Sur ce point, le directeur de l’INRA réfute l’affirmation que l’archéologie est un frein à la construction et se montre rassurant. “Depuis 2022, nous avons une loi qui nous autorise à examiner les terrains dans le cadre de projets de construction, si on le souhaite. Cela signifie que les projets doivent nous être soumis. Nous voyons s’il y a quelque chose. Dans de très rares cas, des fouilles ont lieu.” En fait, dans deux tiers des cas, la construction peut démarrer immédiatement. Toutefois, “s’il y a un doute, nous faisons un diagnostic. Cela signifie que nous utilisons de nouvelles méthodes, comme un géoradar, la géophysique ou si nécessaire des tranchées, que nous pouvons systématiquement creuser s’il y a quelque chose dans le sol.” Et c’est finalement seulement dans 2% des cas, voire moins que des fouilles seront réalisées. De plus, ces fouilles “sont extrêmement limitées dans le temps. Selon la loi, nous ne pouvons pas creuser pendant plus de six mois. C’est généralement suffisant. Cela signifie que la plupart du temps, nous sommes même en-deçà des six mois, de sorte que nous pouvons donner aux gens une prévisibilité dans le cadre du projet de construction.

De nombreux archéologues amateurs, qui sont très importants

Le Luxembourg compte également de nombreux archéologues amateurs et des ASBL très engagées qui explorent et préservent aussi le patrimoine. L’INRA s’en félicite. Ces personnes sont “nos yeux sur le terrain”. L’archéologie n’est pas professionnalisée depuis longtemps au Grand-Duché. Fin décembre 2024, un extraordinaire trésor a été découvert dans le nord du pays, 141 pièces d’or d’une valeur d’environ 300.000 euros. C’est “extrêmement rare”, convient David Weis. Ce sont “deux bénévoles qui avaient trouvé les premières pièces”. Les pièces de monnaie ont ensuite été déterrées pendant de nombreuses années.

Les règles pour une “chasse au trésor”

Pour partir à la “chasse au trésor”, “il faut toujours l’accord du propriétaire du terrain”. “L’utilisation d’un détecteur de métaux nécessite une autorisation du ministère de la Culture ainsi qu’une formation”, précise David Weis. Enfin, tout ce qui est trouvé, appartient toujours au propriétaire du terrain, explique-t-il. “Notre législation est très claire: le droit de propriété est très strictement réglementé par la loi au Luxembourg. Cela signifie que ce qui est trouvé appartient au propriétaire du terrain. Et si c’est scientifiquement très intéressant et important pour nous, l’État l’achète au propriétaire.

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