C’est la première phrase que dit Laura Ottelé à notre collègue de RTL avec un grand sourire. Seule la direction que cela prendrait, n’était pas encore claire. “J’ai passé ma première en 2015. j’étais au Lycée Michel Rodange dans la section “Sciences naturelles” (bio, physique, chimie…). Après une année d’études pour devenir kiné, il était évident que ce n’était pas ce que Laura voulait faire plus tard. “L’idée m’est venue lors d’un stage à l’hôpital. Je veux aider des enfants malades”, raconte Laura dans une interview à RTL.
Elle est alors partie étudier à Bruxelles pendant cinq ans. “Un échange au Canada a été une expérience passionnante. Pendant quatre mois, j’ai suivi des cours là-bas et j’y ai fait un stage à l’hôpital. Cela a été une expérience de vie. Je ne l’oublierai pas de sitôt”, c’est ainsi que Laura évoque ses études, pleine d’enthousiasme.
A présent, la jeune femme de 29 ans est infirmière aux “soins généraux”. Depuis près de trois ans, elle travaille à la clinique pédiatrique du CHL et s’occupe d’enfants et d’adolescents âgés de 0 à 18 ans gravement malades.
“C’est une situation stressante lorsque les parents arrivent à la clinique avec leur enfant malade. Notre première priorité est alors de stabiliser l’enfant. Ensuite nous nous occupons des parents. Si les parents vont bien, qu’ils sont calmes et comprennent pourquoi les câbles et les machines aident l’enfant, cela a des effets positifs sur l’enfant lui-même”.
Le service où travaille Laura compte quatre chambres et cinq lits. Il s’agit des soins intensifs, où chaque garde est assurée par trois médecins et au minimum deux infirmières.
“Lorsque les enfants arrivent à notre étage, c’est toujours un moment chargé d’émotions. C’est une période difficile, tant pour l’enfant lui-même que pour la famille. Les enfants sont souvent très fatigués, inconscients.»
A cet étage de la clinique pédiatrique, les murs sont très colorés. Il y a de nombreux dessins d’animaux et de bonshommes. C’est censé donner une bonne impression aux enfants. “Lorsque nous voyons que les enfants rouvrent peu à peu les yeux, recherchent un contact, commencent à sourire, que les grands commencent à jouer, rien que ça, c’est déjà très positif.”
L’infirmière raconte tout cela avec beaucoup d’émotions.
Un enfant passe en moyenne cinq jours dans le service de Laura Ottelé. Parfois aussi jusqu’à une ou deux semaines. L’enfant et les parents n’attendent qu’une chose: pouvoir enfin rentrer à la maison. Et même si l’hôpital leur a été d’un grand secours, ils ne souhaitent pas y revenir de sitôt. “C’est tout à fait compréhensible”, selon Laura. “Nous sommes d’autant plus heureux quand, au bout d’un moment, l’enfant revient nous dire bonjour.” Souvent ils apportent une lettre ou un dessin.
Le personnel des soins intensifs a pris en charge 300 enfants l’an dernier. Des virus agressifs ou une infection générale dans le corps sont les motifs les plus fréquents d’hospitalisation d’un jeune enfant. Parfois, une tumeur au cerveau est la cause d’un séjour à l’hôpital.
“Les enfants nous étonnent chaque jour par la rapidité avec laquelle ils se remettent d’une terrible maladie. Et puis rentrent chez eux en bonne santé, en forme et contents”.
Laura Ottelé habite à Strassen. Pas très loin de son lieu de travail, donc. Elle peut se rendre à la Clinique pédiatrique à pied. “Cela aide déjà à réduire le stress, aussi après une garde”, selon l’infirmière.
Il est important de ne pas ramener le travail à la maison. Plus facile à dire qu’à faire. Cela sonne bien en théorie, mais dans la pratique, c’est plus dur, confie Laura.
“Faire du sport, voir des amis, parler de son expérience avec quelqu’un d’autre, écouter de la musique et voir des enfants jouer dehors. Cela permet de prendre de la distance avec le métier”, selon Laura Ottelé. Auparavant, elle pratiquait la gymnastique artistique à Strassen, un temps même en équipe nationale. Aujourd’hui la jeune femme fait du yoga. Parfois le matin, parfois le soir. “Cela me donne de la force pour la prochaine garde”.