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Les organisations environnementales luxembourgeoises réclament une valeur limite pour les produits chimiques TFA dans l'eau. La commission de l'environnement a discuté du sujet cette semaine.
L'eau potable est l'un des produits de consommation les mieux contrôlés du Luxembourg, et sa bonne qualité est souvent mise en avant. Mais les menaces ne manquent pas, et les organisations environnementales tirent la sonnette d’alarme depuis quelques temps déjà. L'un des motifs d'inquiétude est l'acide trifluoroacétique (TFA), une substance chimique qui se décompose extrêmement lentement et que l’on retrouve partout : dans l'atmosphère, dans le sol, dans les aliments et dans l'eau.
Le TFA est issu de la dégradation de certains "polluants éternels", les "PFAS", des substances présentes dans des pesticides, des gaz réfrigérants, des revêtements anti-adhésif de poêles, des mousses anti-incendie ou des cosmétiques, et particulièrement dans les rejets des usines qui les produisent.
Son taux dans l'eau potable luxembourgeoise continuera d’augmenter si aucune mesure n’est prise. L'urgence a été pleinement reconnue, a déclaré le président de la commission environnementale, Paul Galles.
"Tout indique que c'est dangereux pour la santé"
"Nous n'avons pas encore de valeur limite, nous avons une valeur d'orientation. Elle est de 12.000 nanogrammes par litre." Une valeur qui serait encore loin de celles mesurées dans l'eau potable, les eaux souterraines et les eaux de surface. ci-dessous. "Mais on sait que [cette valeur] pourrait augmenter, car ce TFA se trouve dans les choses que nous utilisons au quotidien" , a souligné Paul Galles. Notamment les poêles en Téflon, emballages alimentaires, textiles, les automobiles...
Au Luxembourg, les TFA sont mesurés dans l'eau potable depuis des années. Selon le ministère de l'Environnement, le taux atteindrait jusqu'à 900 nanogrammes. Les organisations environnementales réclament depuis des années une valeur limite européenne et estiment que le gouvernement n'est pas assez cohérent sur ce point. " Nous, nous attendons, en tant que mouvement écologique, que ce gouvernement dise : Il y a un produit chimique éternel dans l'eau" [...] Tout indique que c'est dangereux pour la santé", a déclaré la présidente du mouvement écologique, Blanche Weber.
Il faut rappeler que les PFAS sont aussi présents dans les pesticides. "Ce n'est certainement pas l'agriculteur individuel qui pose problème. Mais c'est une politique agricole qui, telle qu'elle est organisée, autorise beaucoup trop l'utilisation de pesticides sous cette forme et ne soutient pas suffisamment les alternatives" , a déclaré Blanche Weber.