Le projet de fermeture aux frontaliers de la route CR178 entre la France et le Luxembourg continue de faire parler. Ce jeudi, un débat a eu lieu sur ce sujet à la Chambre des députés, pointant les besoins pressants de trouver des alternatives crédibles à la voiture.
"On est en Europe et on ferme une route transfrontalière!" s'indignait en mai dernier une frontalière.
À l'origine de cette colère, une décision du Luxembourg qui prévoit de barrer aux frontaliers l'accès au CR178, la route transfrontalière entre Belvaux (Luxembourg) et Rédange (France), au moyen de bornes rétractables qui ne laisseront passer que les bus, piétons et cyclistes. Une situation d'autant plus compliquée que de l'autre côté de cette route, Rédange a pris un arrêté de restriction de la circulation aux heures de pointe.
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Une pétition avait donc été déposée à la Chambre des Députés au Luxembourg. Cette dernière, qui a franchi le seuil des 4.500 signatures, vise notamment le plan national de mobilité 2035. À la page 126 de ce dernier est en effet inscrit : "Pour ce qui est de Belvaux, la mise en service de la liaison Micheville permettra de fermer le CR178 au trafic motorisé transfrontalier". Les pétitionnaires demandent donc de garantir des alternatives de transport suffisantes aux travailleurs transfrontaliers utilisant l'A4 (l'autoroute reliant Esch-sur-Alzette à Luxembourg).
Les pétitionnaires rappellent que des centaines de travailleurs frontaliers utilisent la route CR178 pour se rendre au travail au Luxembourg. Sa fermeture aurait un impact immédiat sur le trafic global dans le sud, qui atteint déjà un point critique dans le secteur, notamment au niveau de la liaison Micheville qui connecte Audun-le-Tiche à Belval et qui est fréquemment saturée aux heures de pointes.
Des nouvelles lignes de bus et un tramway rapide... mais quand ?
En outre, les pétitionnaires ont fait valoir que les transports publics desservant la région étaient inadéquats par rapport au volume de passagers et ne constituaient donc pas une alternative viable à cette fermeture de la route frontalière Rédange/Belvaux.
La ministre de la Mobilité, Yuriko Backes, a répliqué que la route en question, la CR178, n'était pas conçue pour supporter le trafic actuel, qui est déjà très dense. A partir du 15 décembre, un cinquième bus transfrontalier viendra s'ajouter à l'offre actuelle de transports en commun, desservant Thionville, Audun-le-Tiche, Belval, Esch et Foetz.
Backes a également évoqué des projets futurs, comme des lignes de bus ou le tramway rapide vers Esch. Ces projets ne seront certes pas mis en place du jour au lendemain, mais "ils amélioreront fondamentalement la mobilité à l'avenir", a-t-elle ajouté.
Les pétitionnaires avaient travaillé sur un certain nombre d'alternatives qui n'ont cependant pas été présentées à la Chambre. Ces propositions doivent être transmises aux ministères concernés et seront ensuite examinées par une commission mixte entre le gouvernement et les représentants de la Grande Région.