Interdiction des "vapes"La Fondation Cancer la réclame, le gouvernement attend

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Le pourcentage des moins de 25 ans qui fument des cigarettes électroniques est passé de 21% en 2022 à 36%, selon la dernière étude internationale sur la consommation de tabac.
© AFP

La vape ou puff, une cigarette électronique jetable, en particulier, est considérée comme un produit pouvant mener à la consommation de tabac.

Pas chère, maniable, discrète ... la e-cigarette jetable coûte autour de 7 euros, pour 600 à 700 bouffées. Loin du goût âpre du tabac, elle se décline en une variété de saveurs particulièrement appréciées des jeunes: pomme, coca, glace... Y compris par ceux qui n’ont peut-être aucun intérêt pour la cigarette traditionnelle.

La e-cigarette rechargeable, en revanche, est plus grosse, plus chère et moins simple à utiliser que la vape. Elle est considérée comme une alternative moins nocive pour les fumeurs qui souhaitent arrêter de fumer. Et dans le meilleur des cas, aussi à long terme, arrêter la cigarette électronique.

Nicotine et d’autres substances chimiques

Car même si avec la fumée de la cigarette électronique rechargeable ou jetable, vous n’inhalez pas de tabac cancérigène dans vos poumons, elle contient quand même de la nicotine.

La nicotine est une substance hautement addictive. Et les jeunes réagissent avec encore plus de sensibilité, explique Lex Schaul. Il est responsable de la prévention à la Fondation Cancer. “À court terme, ils peuvent facilement présenter des symptômes dus à un excès de nicotine, tels que des maux de tête ou des nausées, et à long terme des conséquences sur le développement du cerveau, qui provoquent par exemple des problèmes de concentration.”

En outre, la fumée de la cigarette électronique contient également un certain nombre d’autres substances chimiques. Leurs effets à long terme sur la santé ne sont pas encore connus aujourd’hui, affirme Christian Thiel du Cnapa, le Centre national de prévention des addictions.

Interdite en France et bientôt en Belgique

Autre préoccupation majeure que partagent la Fondation Cancer et le Cnapa: la vape pourrait conduire à terme les jeunes vers la cigarette classique, c’est-à-dire le tabac. Selon l’OMS, ce risque est même jusqu’à 3 fois plus élevé que chez les jeunes qui ne fument rien. “On en revient au sujet cancer et tabac”, souligne Margot Heirendt, directrice de la Fondation Cancer.

La vente de cigarettes électroniques et de vapes aux mineurs est interdite au Luxembourg. Le Cnapa et la Fondation Cancer réclament l’interdiction totale de la vente de cigarettes électroniques jetables. L’argument selon lequel les consommateurs les achèteraient alors à l’étranger, est réfuté par Margot Heirendt. “En Belgique, elles seront interdites à partir du 1er janvier 2025 et en France, elles sont déjà interdites. Je pense que nous avons la chance que les pays voisins en soient déjà au point où c’est interdit. Je pense alors que c’est au Luxembourg de suivre le même chemin.”

Ce serait aussi sensé d’un point de vue écologique. Les e-cigarettes fonctionnent généralement avec des piles au lithium. Les vapes jetables en particulier constituent un fardeau pour l’environnement.

Pas d’interdiction générale au Luxembourg

Alors que les associations concernées réclament l’interdiction totale de la puff, la ministre de la Santé et de la Sécurité sociale, Martine Deprez, se réfère à une nouvelle directive européenne en cours de transposition en droit national, le projet de loi 8333. Cette directive sur le tabac prévoit que ces nouveaux produits soient assimilés aux produits classiques contenant du tabac. Cela signifie que seule la vente aux mineurs sera interdite, mais pas les vapes elles-mêmes.

“Nous attendons des changements en ce sens au niveau européen, qui viendront probablement aussi dans les prochaines années, car ces produits sont effectivement dangereux”, explique Martine Deprez pour justifier sa position.

Dans ce domaine, le gouvernement actuel veut transposer “la directive, et rien que la directive”. La Chambre serait cependant libre d’exiger des réglementations plus strictes dans le cadre des discussions sur le projet de loi 8333, a ajouté la ministre.

https://www.cancer.lu/fr
http://cnapa.lu/fr/

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