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Les jeunes qui veulent confondre des pédophiles pour les humilier ensuite, appartiendraient à un groupe appelé "Jeunesse nationale-socialiste Luxembourg".
Le parquet a annoncé mardi que des perquisitions avaient été menées chez des jeunes majeurs qui voulaient piéger des pédophiles présumés sur les réseaux sociaux. Trois jeunes adultes ont été entendus mardi par la police judiciaire: deux Luxembourgeois et un Français. Une instruction judiciaire a été ouverte pour association de malfaiteurs, port d’arme illégal et incitation à la haine.
Les faits sont liés à une campagne virtuelle de sympathisants de l’extrême-droite. L'objectif est de piéger des pédophiles présumés en les attirant dans un piège moyennant des conversations virtuelles via des comptes imaginaires de prétendus mineurs, afin d'humilier ou de punir publiquement ces personnes.
Le Lëtzebuerger Wort a publié mercredi matin sa propre enquête sur ce groupe. Maximilian Richard, journaliste au Wort, a remarqué ce groupe sur TikTok il y a une dizaine de jours.
"Ils ont commencé à rechercher très activement des personnes souhaitant participer à des actions contre des pédophiles présumés via TikTok. En fait, il était déjà très clair qu’il ne s’agissait pas de porter plainte, mais plutôt d’attirer les gens dans des embuscades et de les battre ou de les blesser. De là, ils sont passés sur Telegram. Il y a eu des liens qui y ont été partagés. Dans ces groupes de discussion, il y avait clairement une grande propension à la violence. Divers fantasmes de violence y ont été formulés et l'usage des armes a également été évoqué."
Selon Maximilian Richard, il est rapidement devenu clair qui se cachait derrière le groupe et quelles idéologies ces gens représentaient.
"Il s'agit d'un groupe de jeunes qui se qualifient eux-mêmes de "Jeunesse nationale-socialiste Luxembourg" et sont clairement néonazis et diffusent également des contenus antisémites et d'extrême droite. Au cours de recherches plus approfondies, j'ai également sauvegardé du matériel de propagande de ces personnes, les montrant, par exemple, en train de faire le salut hitlérien devant un mémorial de l'Holocauste au cimetière juif du Limpertsberg."
Nous avons également demandé au journaliste du Wort s'il était au courant d'éventuelles victimes.
"À ma connaissance, il n’y en a eu aucune récemment, le tout étant plutôt encore en phase de planification. D'après mes informations, le noyau dur qui a lancé tout cela, a déjà tenté une fois de passer à l'acte en mai. Là un homme a été harcelé et par la suite, la police a été informée. Quatre jeunes hommes ont été interpelés. Ils ont ensuite fièrement relayé tout cela eux-mêmes sur leurs canaux et en ont parlé."