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La Présidente de la commission des Finances et rapportrice du premier budget du gouvernement CSV-DP, Diane Adehm, a présenté son rapport aux députés réunis en séance publique mardi après-midi, en évoquant notamment la place financière.
En général, on n'évoque pas souvent la place financière luxembourgeoise, selon Diane Adehm. "Or une grande partie de ce que nous pouvons nous permettre dépend de la place financière. Elle emploie 64.000 personnes. Un tiers de l'ensemble des emplois au Luxembourg dépend indirectement de la place financière. Un euro sur quatre est assuré par la finance, qui a généré 4,7 milliards d'euros d'impôts l'an dernier", a énuméré la députée.
"Le Luxembourg a besoin de plus d'entreprises et de plus de gens pour poursuivre son développement. Il faut continuer à attirer des talents de l'étranger. La place doit continuer à se développer et le Grand-Duché peut devenir un centre d‘excellence pour les données, les supercalculateurs, la cybersécurité et l'intelligence artificielle. L'IA est en train de changer notre monde à un rythme accéléré. Le Luxembourg ne doit pas rater ce train", a souligné la rapportrice du budget.
Surendettement des ménages
Dans son rapport, Diane Adehm a également abordé le surendettement des ménages luxembourgeois, qui s'accentue. Les prix immobiliers élevés en sont la cause. 81% des ménages remboursent un prêt immobilier. 35% des ménages ont en plus un crédit personnel, la plupart du temps pour une voiture. Le surendettement est un tabou dans le débat public, selon la députée CSV. Il y a peu de statistiques disponibles.
"L'éducation financière devrait figurer obligatoirement dans les programmes scolaires", propose Diane Adehm. En Belgique, il existe une Centrale des crédits aux particuliers, auprès de laquelle chaque résident doit signaler et faire enregistrer ses crédits. "Cela peut être une idée pour le Luxembourg", a indiqué l'élue CSV dans son rapport. Le secret bancaire ne peut toutefois pas être remis en question.
Le projet de budget 2024 présenté est un budget transitoire pour les huit derniers mois de l'année. Le gouvernement y a mis ses premières priorités. Le budget de l'Administration centrale présente un déficit de 1,9 milliard d'euros. Le budget global de l’État, incluant les communes et la sécurité sociale, enregistre un déficit de 987 millions d'euros.
Les mesures issues du paquet de solidarité et celles décidées pour faire face à la crise énergétique, représentent une grande partie des dépenses. Par ailleurs, les investissements vont se poursuivre. Ils correspondront à 4,4% du PIB l'an prochain.