La situation est loin de s'apaiser à la CMCM, la Caisse médico-omplémentaire mutualiste, qui compte près de 300.000 adhérents.

Une nouvelle étape a été franchie avec le dépôt de deux plaintes par des membres du conseil d'administration de la mutuelle contre d'autres membres de ce conseil.

Il y a près de deux ans, la majorité des plus de 70 employés de la CMCM avait adressé un courrier au président du conseil d'administration, André Heinen, pour s'inquiéter d'agissements présumés douteux du directeur général, Fabio Secci.

Ensuite il y a eu un rapport financier interne, qui avait analysé de manière critique le système de rémunération, particulièrement au niveau du directeur général. Il arrivait à la conclusion qu'il s'agissait d'un système opaque et marqué par l'amateurisme, en lien avec un risque de fraude fiscale. Et la CMCM pourrait être soupçonnée d’être co-auteure de fraudes fiscales.

Il y a quelques semaines est intervenu ce que certains ont qualifié de "putsch". Huit membre du conseil d'administration ont convoqué de leur propre initiative un conseil pour reprendre les postes de président, de vice-présidents et de secrétaire général du conseil, avec à présent Gilbert Goergen comme président.

Un nouveau conseil d'administration était convoqué lundi soir et les turbulences ont continué. Sur les 13 membres, 11 étaient présents, dont les huit qui ont révoqué l'ex-président André Heinen.

Le conseil a débuté normalement jusqu'à ce que soit posée la question de savoir si, sans avertissement préalable, la réunion était enregistrée, tant au niveau du son que de l'image, comme cela avait été décidé lors du conseil précédent, qui s'était tenu à huit. La réponse du nouveau président, Gilbert Goergen, a été "oui".

Les trois autres membres du conseil ont immédiatement formulé leur opposition avec l'argument qu'il s'agissait d'une atteinte à la protection de la vie privée et à la protection des données.

Le nouveau président Goergen a répondu que les trois pouvaient faire valoir leurs droits. Et c'est précisément ce qu'il se passe maintenant. Deux plaintes sont lancées pour violation de la vie privée et de la protection des données. Les sanctions encourues pourraient se chiffrer en millions.

Tout cela pourrait être abordé mercredi matin à la Chambre par la ministre de la Santé et de la Sécurité sociale, Martine Deprez, qui répondra aux questions des membres de la commission parlementaire ad hoc sur la situation à la CMCM.