
Un conflit interne a surgi au niveau de la direction de la Caisse médico-complémentaire mutualiste. Le président du conseil d'administration a été révoqué par huit membres dudit conseil et remplacé par l'un d'eux.
La ministre de la Santé, Martine Deprez, avait indiqué à RTL qu'elle suivait l'évolution de la situation. Les syndicats OGBL et LCGB se sont dit préoccupés par la situation. Et maintenant la justice pourrait être saisie.
Le président révoqué du conseil d'administration de la CMCM, André Heinen, a en effet déposé une assignation contre sa révocation.
L'assignation a été adressée à 15 destinataires, à commencer par la CMCM, en tant qu'entité juridique, mais aussi à 14 personnes, dont les 12 membres du conseil d'administration, parmi lesquels les huit membres qui ont décidé la révocation d'André Heinen, ainsi qu'au directeur opérationnel et surtout au directeur général, qui avait déjà été accusé de népotisme par le personnel de la CMCM il y a deux ans.
Par le biais de l'assignation qui leur a été délivrée par huissier, les destinataires ont rendez-vous au tribunal d'arrondissement de Luxembourg pour une procédure en référé. Le grief est que la révocation n'a pas été effectuée conformément aux statuts de la CMCM.
Sans entrer dans les détails juridiques, l'argumentation est que les huit personnes, en tant que membres du conseil peuvent certes exiger du président qu'il convoque un conseil d'administration dans un délai de deux semaines. Dans cette demande, les huit avaient cependant déjà quasiment dicté la date, l'heure et l'ordre du jour. Les convocations étaient aussi parvenues aux autres membres du conseil d'administration.
André Heinen et son avocat se disent aussi étonnés que les choses soient allées si loin. Le président n'a jamais été informé de quelque reproche que ce soit contre lui ou sa gouvernance. Conformément aux statuts de la CMCM, selon son avocat, André Heinen a alors pris l'initiative de convoquer une assemblée extraordinaire, pour clarifier tout cela à ce niveau. Il aurait ainsi voulu éviter une dispute au sein du conseil, argumente son avocat.
En fin de compte, est-il indiqué dans l'assignation, les huit personnes qui avaient pour objectif la révocation d'André Heinen ont organisé entre elles un conseil et ont renversé l'ancien conseil. Il est aussi question que non seulement la direction de la CMCM a été impliquée dans le putsch, mais qu'elle a aussi été renforcée vis-à-vis du personnel, qui avait déjà formulé des critiques contre la direction il y a deux ans.
A la fin de l'assignation, il est exigé que toutes les démarches et décisions contre l'ancien conseil d'administration et son président soient annulées.