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Les agissements au sein du service de télésurveillance des CFL -chargé de veiller à la sécurité des passagers et des agents dans les gares- révélés ce mardi par nos collègues du Tageblatt, font froid dans le dos.
Ce que dit la presse
Ce ne sont pas des accusations banales. Au lieu d'avoir à l'œil les quelque caméras qui surveillent les gares de tout le pays et les bornes SOS pour les clients en difficulté ou qui sont témoins d'un incident, des agents de télésurveillance du BMS (Building Management System) jouent aux cartes, regardent la télévision ou font carrément une sieste, révèle le Tageblatt ce mardi. Précisant que les infractions relevées seraient en partie sciemment ignorées.
Alors même que les CFL affichent "la sécurité de son personnel et de ses clients", comme étant une "priorité absolue" et ce "7/7j, 24/24h".
Le Tageblatt qui a mené l'enquête indique que "l'écart entre les demandes formulées par la police auprès du BMS et les cas signalés par le BMS (à la police) est énorme". Une situation due en partie "à la conception de travail discutable d'une grande partie des salariés", mais aussi à des procédures internes "compliquées".
L'ambiance de travail au sein du service qui occupe 28 salariés sur les sites d'Esch-Belval et de Mersch est délétère et si quelqu’un veut faire son travail correctement, il serait fait pression sur lui pour qu’il laisse tomber.
En juin, plusieurs employés ont envoyé un mail à leur supérieur pour se plaindre de la situation, mais rien ne s'est réellement produit pour changer les choses, souligne le quotidien. Il assure disposer d’autres documents prouvant les méfaits, mais faisant aussi état de brimades et de harcèlement au sein du service.
Interrogés par le Tageblatt, les Chemins de fer luxembourgeois affirment ne pas avoir connaissance de ces actes répréhensibles. Mais assure qu'en cas de constatations de délits, la police et le parquet sont saisis.
Les CFL réagissent fermement
Suite aux révélations du Tageblatt, les CFL ont organisé au plus vite une conférence de presse qui s'est tenue au siège du groupe à 14h00, en présence de Jeannot Waringo, président du Conseil d'administration, et de Marc Wengler, directeur général des CFL.
Une réaction express car l'article de nos confrères à eu l'effet d'une bombe au sein de l'entreprise. "Nous sommes ouverts aux critiques, aux réactions constructives" assure Jeannot Waringo, dénonçant ensuite les "insinuations" et l'incompréhension des faits. À ce titre, les CFL sont formels: ils n'ont pas connaissance de tels dysfonctionnements. Et s'ils sont avérés, le parquet et la police seront informés.
Selon eux, le fonctionnement du BMS, une "petite cellule", va au-delà de la vidéosurveillance alimentée par les quelques 1.450 caméras en service (le Tageblatt évoquant près de 2.000 caméras, ndlr). Les agents employés étant également responsables de la surveillance des infrastructures (systèmes électriques, incendies...).
Selon Marc Wengler, il serait "illusoire" de croire que la vidéosurveillance permettrait une intervention immédiate sur les lieux d'une agression ou d'un acte de délinquance. "Nous ne sommes pas la police" a-t-il rappelé.
"Les caméras ont un effet dissuasif. Et en cas de plainte ou d'enquête auprès de la police, nous pouvons fournir les éléments vidéos" détaille Marc Wengler. À ce titre, il explique la police est justement "ravie" d'avoir accès à ce matériel vidéo pour ses enquêtes.
Quant au lien avec l'accident ferroviaire de 2006, Marc Wengler évoque un "amalgame" et les CFL se réservent le droit d'aller en justice contre le Tageblatt.