
© Monica Camposeo / RTL
L'eurodéputé libéral Charel Goerens était l'invité de la rédaction de RTL jeudi matin. Il a été question des élections européennes à venir et des défis auxquels doit faire face l'UE.
Avant le sommet extraordinaire de l'UE, au cours duquel sera discutée l'aide à l'Ukraine, Charel Goerens s'est prononcé très clairement sur la nécessité de trouver une solution le plus rapidement possible. L'Europe ne peut en aucun cas laisser tomber l'Ukraine. Jusqu'à présent, la Hongrie bloque les aides, mais les autres pays ne peuvent plus continuer à tolérer cela.
Une solution unanime serait tout à fait souhaitable, a déclaré le député européen libéral. Il espère que le Premier ministre hongrois, Viktor Orbán, se laissera convaincre. Autrement, il faudra peut-être réécrire les traités, ce qui prendrait énormément de temps. Charel Goerens a cependant précisé que l'Union européenne ne doit pas se laisser bloquer par un seul état.
"2024 est l'année de tous les dangers"
L'eurodéputé qualifie 2024 d'"année de tous les dangers". Aux Etats-Unis, les élections présidentielles auront lieu en novembre et si Donald Trump l'emporte, il est bien possible que les Etats-Unis abandonnent militairement l'Ukraine.
Il faut être conscient que Vladimir Poutine aspire à un nouvel ordre mondial. Il ne s'agit pas uniquement de l'Ukraine. Si la Russie devait dominer l’Ukraine, le danger serait imminent pour les pays de l’OTAN.
"Nous avons besoin d'une vision, nous devons savoir ce que nous voulons. Encore une fois, si nous regardons ce que nous avons fait en 50 ans, j’espère que nous n’échouerons pas et que nous ne resterons pas là comme le dernier imbécile face à l’histoire."
"Ce qui se passe en Allemagne est exemplaire"
Charel Goerens a qualifié d'exemplaire le fait qu'en Allemagne autant de personnes descendent dans la rue contre l'extrémisme de droite. Nous avons besoin d'une telle mobilisation dans l'Union européenne en général. Dans ce contexte, Charel Goerens était favorable un cordon sanitaire, c'est-à-dire à ne pas collaborer avec des partis défendant des idées racistes ou nationalistes. Il voit désormais les choses avec plus de distanciation, mais toujours sans équivoque.
"Vous ne pouvez pas bloquer un dialogue au sein des institutions. Mais ce que nous devons faire, c’est isoler de l’extérieur. Nous ne devons pas faire avec eux d’autres activités que celles qui sont nécessaires en termes de travail, en termes d’activités institutionnellement prévues. "
La position de Charel Goerens est aussi de ne pas former de coalitions avec de tels partis. Outre une attitude claire, il est également important que des faits soient relatés. L’exemple de l’enquête, qui a montré en Allemagne que plusieurs responsables politiques de l’AfD ont rencontré des personnalités de l’extrême droite, montre l’importance du travail de la presse.
Geler le financement de l’UNRWA ne serait pas une bonne chose
"Je trouve bon qu'une enquête soit menée, mais que les aides financières soient gelées avant d'avoir les résultats, je ne trouve pas cela bien," a dit l'eurodéputé à propos de la réaction d'un certain nombre de pays qui ont cessé leur soutien à l'UNRWA, l'agence de l'ONU chargée des réfugiés palestiniens. Et cela après des accusations d'Israël que plusieurs employés de l'UNRWA pourraient être liés au Hamas. Le Luxembourg a pour sa part annoncé qu'il va poursuivre son financement, comme prévu.
Deux grands défis pour les élections européennes
L'Ukraine et le fonctionnement de l'Union européenne sont les deux défis majeurs pour les élections européennes, selon Charel Goerens. Pour que l'Union européenne reste efficace, le Traité devrait être modifié, "et là, l'unanimité devra être supprimée dans la plupart des cas". Dix pays souhaitent actuellement rejoindre l’UE, mais l’Union n’est pas prête à cela. Afin de tenir la promesse d’adhésion de ces pays, des ajustements doivent être apportés. Sinon, l'UE risque de ne plus fonctionner.
A la question de savoir si Charel Goerens sera une nouvelle fois candidat DP aux élections européennes en juin, ce dernier a répondu: "Je serai non seulement candidat aux élections européennes, mais mon parti m'a chargé de constituer la liste." Des candidates et candidats sont actuellement recherchés pour compléter la liste. En juin, le Luxembourg enverra six eurodéputés à Bruxelles.