
Les Etats-Unis ont demandé son extradition et là, il risque jusqu’à 175 ans de prison. Son épouse et avocate, Stella Assange, était lundi au Luxembourg pour une conférence. Notre collègue de RTL, Petz Bartz, a eu l’occasion de lui parler.
Julian Assange est affaibli mentalement et physiquement, surtout après un récent AVC en prison. L’homme de 52 ans est stressé, dans l’incertitude de retrouver un jour la liberté et dans l’incertitude d’être extradé aux Etats-Unis. Juridiquement, il est au bout de la procédure au Royaume-Uni.
Stella Assange, épouse et avocate de Julian Assange: “Sa seule possibilité de faire appel est de s’adresser à la Cour européenne des droits de l’homme. C’est une situation précaire. Les tribunaux britanniques ont laissé passer l’extradition d’une manière scandaleuse. Je pense que la Cour européenne verrait les choses différemment. Mais la question est de savoir si les tribunaux britanniques accepteraient du reste une décision de la Cour européenne.”
De toute façon, l’affaire ne serait plus depuis longtemps une affaire juridique, mais une affaire purement politique. Il s’agissait d’arrêter un lanceur d’alerte qui avait documenté et rendu publics les crimes de guerre d’un État. Il s’agissait de créer un précédent pour criminaliser le journalisme d’investigation.
En Europe et aux Etats-Unis, où cela n’était pas encore aussi simple qu’ailleurs: “Nous avons vu le Président de la République démocratique du Congo utiliser le cas de Julian pour justifier l’arrestation d’un journaliste au Congo. Il a utilisé le cas de Julian pour dire: vous voyez ce qui se passe en Europe? De quoi parlons-nous encore ici?”
18 charges sont retenues contre Julian Assange aux Etats-Unis, où il risque jusqu’à 175 ans de prison. L’administration Trump était vraiment désireuse d’avoir cet homme, mais même un régime démocrate dirigé par un Joe Biden n’était pas disposé jusqu’à présent à mettre le dossier ad acta: “Le cas de Julian est un symbole de l’abus de pouvoir, de l’hypocrisie et de la mise au pas du journalisme qui expose les faits concernant ceux qui sont au pouvoir et dont les intérêts sont en danger.”
Le reportage de RTL en luxembourgeois: