Le représentant de l'Association de soutien aux travailleurs immigrés (Asti) est revenu sur la nouvelle loi sur l'immigration au micro de RTL ce vendredi matin.

Evandro Cimetta, président de l'Asti, a regretté les propos du syndicat de la police SNPGL, dont la présidente Marlène Negrini avait déclaré que la délinquance augmentait au Luxembourg en raison de l'augmentation des étrangers qui se trouvaient autour de la gare de Luxembourg. "Tous les délinquants et criminels ne sont pas des étrangers", a rétorqué Evandro Cimetta.

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Selon lui, des cas minimalistes sont bêtement généralisés afin de dépeindre une triste réalité. Il plaide notamment pour une régularisation des personnes ne disposant d'aucun permis de séjour sur le territoire luxembourgeois afin d'éviter ce genre de situation. "Cela a déjà été fait il y a dix ans, de cette manière, ces personnes pourraient avoir un travail", explique le président de l'association.

Il déplore également le fait que la présidente du syndicat de la police fasse une différence dans ses propos entre les policiers luxembourgeois et ceux d'origine étrangère. Selon lui, le discours politique met également les immigrants et les demandeurs d'asile dans un même sac, alors que les personnes en fuite le sont pour des raisons de survie parce qu'ils sont menacés. Evandro Cimetta est d'avis que "c'est notre devoir de leur offrir le meilleur accueil".

Le président de l'Asti regrette que la politique et le gouvernement fasse un lien direct entre la criminalité et l'immigration à travers certaines réformes récentes. La Chambre a effectivement apporté quelques modifications aux lois sur l'immigration et l'asile tout comme au droit du travail. Ces changements impliquent notamment la gestion de personnes ayant introduit une demande d'asile dans un autre pays membre de l'UE, ce dernier devra s'occuper de ces demandes, et non pas le Luxembourg. En outre, les changements impliquent également une possibilité d'enfermer ou de renvoyer les demandeurs d'asile ayant commis une infraction.

Tout comme le Collectif Réfugiés Luxembourg ou le Conseil d'État, Evandro Cimetta critique que les critères retenus dans la loi afin de punir les personnes en situation irrégulière ne sont pas précis: "la présomption de fuite est particulièrement problématique, les autorités partent généralement du principe qu'un demandeur d'asile pourrait tenter de s'échapper par un autre pays ou de s'y cacher", souligne le président de l'Asti.

Il a enfin partagé son espoir qu'en pratique, chaque demandeur d'asile ne se retrouve pas en centre de rétention, qu'il qualifie d'ailleurs comme "une prison".